Cela ne surprendra personne, s'il y a des adversaires déclarés à la réélection de Donald Trump, ce sont bien les Palestiniens. Tout au long de son administration, le président républicain a pris le contrepied de la ligne historique des Etats-Unis sur le règlement du conflit israélo-palestinien. Il a détricoté tout le statu quo qui devait durer jusqu'à la phase finale du processus de paix. Le président républicain a reconnu Jérusalem comme la capitale d'Israël, sans attendre un accord sur le statut de la ville. Il a retiré les implantations israéliennes de l'équation en affirmant qu'elles n'étaient pas contraires au droit international. Deux décisions qui ont directement impacté le projet diplomatique porté par les Etats-Unis depuis 1993.
Donald Trump a aussi tranché dans le vif des relations américano-palestiniennes, en fermant le consulat palestinien à Washington, qui servait d'ambassade officieuse dans la capitale américaine. Il a aussi quasiment cessé toute aide financière à l'Autorité Palestinienne, soit directement, soit via les organisations internationales auxquelles il a retiré le financement américain.
Si ces décisions du chef de la Maison Blanche étaient aussi une réponse à la politique de Mahmoud Abbas, qui campait sur son irrédentisme et son refus de tout dialogue sans condition préalable avec Israël, cela a conduit à une rupture presque complète des relations entre Ramallah et Washington, encore aggravée par le plan de paix du président américain qui ne mettait plus la création d'un Etat palestinien en priorité d'une normalisation israélo-arabe.
On comprend donc que les Palestiniens espèrent la victoire du candidat démocrate Joe Biden, dont l'approche leur serait plus favorable. Mais il ne faut pas oublier non plus que c'est durant leur second mandat, que les présidents américains appliquent réellement leur politique. Parce qu'ils n'ont plus besoin de se préoccuper de leur réélection, ils profitent de leurs dernières quatre années à la Maison Blanche pour prendre les décisions qui doivent les faire passer de la politique à l'histoire. Rien ne dit que dans le cas de Donald Trump, s'il est réélu, il ne modifiera pas son approche du dossier israélo-palestinien pour lui apporter un règlement définitif. Et dans ce cas, Israël aussi, pourrait avoir quelques surprises.
Pascale Zonszain
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