L'économie israélienne a montré des signes impressionnants de reprise au 3e trimestre. Durant cette période, le Produit Intérieur Brut a enregistré un bond de 37,9%, selon les chiffres publiés lundi par le Bureau Central des Statistiques, ce qui l'a presque ramené aux résultats du 3e trimestre 2019, avec un recul de seulement 1,4%. Dès le mois de mai, avec la sortie du premier confinement, le climat général d'optimisme et l'impression d'avoir vaincu l'épidémie avaient boosté la consommation. C'est aussi ce qu'on appelle les "effets de rattrapage" dus à l'incapacité d'accéder aux biens de consommation non essentiels durant le confinement. Mais la reprise de la contagion et la montée en flèche des nouveaux cas de Covid durant l'été avaient freiné la tendance, jusqu'à tout stopper avec l'instauration d'un second confinement à la fin septembre. A titre de comparaison, durant le 2e trimestre, qui correspondait à la période du 1er confinement, le PIB s'était contracté de près de 30%, quand seuls les secteurs considérés comme essentiels, avaient pu poursuivre leur activité.
Entre juillet et septembre, la consommation des ménages a progressé de 8,7% sur les postes de l'habillement, de l'équipement ménager et des loisirs, revenant au niveau du 1er trimestre 2020. En revanche, la demande de services est restée à son niveau le plus bas depuis 2004.
Comparé à d'autres pays, Israël ne s'en sort pas trop mal. Si l'on compare les PIB des 3èmes trimestres 2019 et 2020, Israël enregistre donc un recul de 1,4%, alors qu'il est de 2,9% pour les Etats-Unis, de 4,3% pour la France et même de 8,7% pour l'Espagne.
La crise sanitaire mondiale et la réduction de la circulation des personnes et des marchandises ont également eu un impact sur l'importation des biens et des services qui a reculé de 7,5% entre juillet et septembre. Quant aux exportations, elles ont rebondi de 9,7%, après avoir reculé de 8,3% au deuxième trimestre, sans compter les secteurs du high-tech et du diamant.
Les programmes de soutien à l'économie ont permis une croissance annuelle moyenne d'un peu plus de 5% de la consommation publique, qui avait progressé de plus de 22% au deuxième trimestre. Sur les trois premiers trimestres 2020, la baisse du PIB atteint une moyenne de 3% par rapport à la même période en 2019. Et la Banque d'Israël prévoit une contraction de 5% pour l'ensemble de l'année, dans sa projection optimiste. Mais elle pourrait atteindre les 6,5%, en fonction des effets du second confinement et du premier déconfinement trop rapide qui a conduit à la situation actuelle.
Il y a quelques jours, l'agence de notation Standard and Poors a maintenu la cote AA- pour l'économie israélienne. Mais les analystes de l'OCDE ont de leur côté averti qu'Israël devait régler au plus vite la question de son budget. La crise sanitaire a produit trop de facteurs instables et imprévisibles pour qu'une économie développée comme celle d'Israël puisse se permettre de retarder encore le vote de sa loi de Finances.
Pascale Zonszain
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