Israël en atmosphère pré-électorale

Israël.

Israël en atmosphère pré-électorale
(Crédit: The Yeshiva World)

Depuis le début de la semaine, la fièvre monte dans la classe politique israélienne. Et hier, c'était surtout dans les rangs de l'opposition que l'on a commencé à changer de ton. A droite, c'est la numéro deux du parti Yamina, Ayelet Shaked qui a appelé à la tenue d'élections législatives anticipées. "Ce gouvernement est malade et il n'existe aucun remède pour le guérir. Ce qu'il faut, ce sont des élections" a affirmé Ayelet Shaked, qui a aussi avancé le nom de son leader, Naftali Bennett, comme le mieux placé pour devenir le prochain Premier ministre israélien. La députée a par ailleurs annoncé que son parti présenterait une proposition de loi de dissolution de la Knesset. Ce sera la deuxième en quelques jours, puisque le chef de l'opposition Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid a déjà présenté la sienne, qui sera soumise au vote du parlement mercredi prochain.

Si les esprits s'échauffent, c'est aussi parce qu'ils sont stimulés par les sondages. Deux enquêtes publiées mardi soir indiquent que l'opinion commence à se faire à l'idée d'un nouveau scrutin. Le sondage de la chaine de télévision publique Kan indique que 51% des Israéliens sont en faveur d'une dissolution du parlement. Mais il constate aussi que le bloc de droite sortirait renforcé du vote, avec 70 députés sur les 120 que compte la Knesset. Si les élections avaient lieu maintenant, le Likoud emporterait 31 sièges, le parti Yamina de Naftali Bennett 21, le parti séfarade Shas 9, et le parti orthodoxe ashkénaze Yaadut Hatorah 7. En revanche, le parti de Benny Gantz tomberait sous la barre des 10.

Quant au sondage de la chaine 13, il donne le Likoud en tête mais avec seulement 27 mandats, suivi par Yamina avec 23. Et là encore, le bloc de droite obtiendrait une majorité absolue de 64 sièges. Et les deux enquêtes constatent que c'est toujours Benyamin Netanyahou qui reste la personnalité la plus apte à prendre la tête du gouvernement, par plus de 15 points d'avance sur Naftali Bennett.

Même si un sondage n'est jamais qu'une photo d'un moment précis et qu'il faut le replacer dans un contexte plus large, ces deux enquêtes confirment que l'opinion ne croit plus aux chances de survie de l'actuelle coalition. Un message entendu fort et clair par les acteurs politiques, qui commencent à se mettre en ordre de bataille.

Après quelques frictions, liées notamment à la gestion de la crise sanitaire, les partis orthodoxes rentrent dans le rang et renouvellent leur soutien public à Benyamin Netanyahou.

Quant au parti de droite qui siège dans l'opposition, Yamina, il reste sur sa ligne anti-Netanyahou. Son patron Naftali Bennett continue de l'attaquer sur la gestion de la crise sanitaire et économique. Tactiquement, il a raison. C'est en communiquant depuis des mois sur son propre plan de lutte contre le Covid, que Naftali Bennett a fait monter sa cote dans l'opinion, en prenant des voix du centre-droite au Likoud, mais aussi au parti Bleu Blanc de Gantz.

Tout cela ressemble de plus en plus à un tour de chauffe pré-électoral pour la classe politique israélienne.

Pascale Zonszain

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