La guerre secrète Israël-Iran

Israël.

La guerre secrète Israël-Iran
(Crédit: DR)

Cela fait bientôt 20 ans qu'Israël cherche comment empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire. On est en 2003, quand Meir Dagan, alors chef du Mossad, établit un premier plan de bataille pour torpiller les plans iraniens. Cela commence par une guerre économique de l'ombre, menée conjointement par Israël et les Etats-Unis. Il s'agit de ralentir l'acquisition par les Iraniens du matériel dont ils ont besoin. Puis, il faut commencer à saboter leurs installations. De mystérieuses explosions endommagent des bases militaires des Gardiens de la Révolution ou des centres de recherche. A partir de 2007, on constate aussi des attaques contre des scientifiques et des ingénieurs iraniens liés au programme nucléaire, dont trois pour la seule année 2010. Le mode opératoire est presque toujours le même : voiture piégée ou attaque combinée par charge explosive et arme à feu, perpétrée par deux assaillants à moto.

C'est aussi à l'été 2010, que l'Iran subit sa première cyberattaque d'envergure, avec le virus Stuxnet, qui va causer de très sérieux dégâts au système de contrôle des centrifugeuses de la centrale de Natanz.

Régulièrement, la presse étrangère attribue à Israël et à ses services secrets la responsabilité des attaques contre des acteurs ou des installations du programme nucléaire iranien. D'ailleurs, Mohsen Fakhirzadeh, tué vendredi à Téhéran, aurait déjà été sur la liste rouge du Mossad. Selon le journaliste israélien Ronen Bergman, qui a publié plusieurs ouvrages sur la guerre secrète d'Israël contre l'Iran, une attaque avait déjà été programmée en 2009 par le Mossad. Tout était prêt jusqu'au dernier détail, mais le cabinet de sécurité israélien avait finalement décidé d'abandonner l'opération. Ces actions n'étaient apparemment déjà plus des entreprises conjointes israélo-américaines, mais des initiatives exclusivement israéliennes. Dès la fin du second mandat de George Bush, le président républicain aurait refusé de suivre les Israéliens dans un projet d'attaque militaire contre les installations nucléaires de l'Iran, qu'il jugeait trop aventureuse. Et l'arrivée au pouvoir du président Obama en 2009, marque un virage dans la doctrine américaine, qui commence à envisager une autre voie pour freiner les ambitions nucléaires de l'Iran : celle de la négociation. Une décision actée en 2012, quand les Américains, décelant des mouvements suspects d'appareils de Tsahal au-dessus de l'Azerbaïdjan, avaient accéléré le rapprochement avec Téhéran, persuadés qu'Israël était sur le point d'attaquer.

Les éliminations ciblées et jamais revendiquées, ne sont pas les seules opérations menées par Israël. En 2018, c'est une autre action, cette fois révélée au grand jour par le Premier ministre Benyamin Netanyahou, qui avait porté un coup très sérieux au prestige iranien : le vol des archives nucléaires iraniennes par le Mossad en plein cœur de Téhéran. C'est d'ailleurs à cette occasion que Netanyahou avait pour la première fois cité nommément Fakhrizadeh, comme le père du programme nucléaire militaire de la République islamique et son vrai responsable, continuant à opérer, sous le radar de l'AIEA, malgré les engagements de l'Iran.

Pascale Zonszain

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