La droite israélienne rebat ses cartes

Israël.

La droite israélienne rebat ses cartes
(Crédit: Twitter)

La semaine écoulée peut-elle rebattre les cartes politiques en Israël ? Les sondages réalisés à la suite de l'annonce de la démission du député Likoud et de son intention de former un nouveau parti à droite, donnent une première idée du poids électoral de Gideon Saar et surtout à qui il peut prendre des voix. Sur les 15 à 18 sièges dont il est crédité dans les intentions de vote, l'élu Likoud démissionnaire prend un quart de ses voix à son parti d'origine, mais aussi autant au parti Bleu Blanc de Benny Gantz, 3 au parti laïc d'opposition Yesh Atid de Yaïr Lapid, environ 2 à celui de Naftali Bennet et une à celui d'Avigdor Liberman.

Ceci étant posé, Saar doit encore consolider son équipe politique avant de représenter une alternative au Likoud comme parti de pouvoir. S'il fait la course seul, même avec des transfuges d'autres partis de droite, il reste un parti moyen, arrivant en 3e position derrière le Likoud et le parti Yamina de Naftali Bennett. S'il rallie des personnalités plus influentes, il peut doubler Bennett. Et si Gideon Saar fait alliance avec Naftali Bennett, il peut ravir la première place à Netanyahou. Evidemment, cela contrarie les ambitions personnelles du patron de Yamina, qui se positionne aussi comme alternative à l'actuel chef du gouvernement israélien. Sans parler de Benny Gantz, qui n'arrive plus à stopper son hémorragie de voix, cette fois au profit de Gideon Saar, mieux placé que Bennett pour attirer des électeurs centristes.

Dans ces conditions, on pourrait imaginer que le leader de Bleu Blanc ne soit plus aussi pressé de faire voter la dissolution de la Knesset, si des élections anticipées doivent le faire plonger des deux tiers de sa représentation actuelle, voire le faire disparaitre sous le seuil de représentativité au parlement. Et considérant que Benyamin Netanyahou lui aussi, est affaibli par l'arrivée d'un candidat supplémentaire à droite, les deux hommes pourraient finalement se résoudre à trouver un compromis qui prolonge, au moins de quelques mois, la survie de leur coalition.

D'autant plus que cette nouvelle configuration, si elle se traduit concrètement dans les urnes, pourrait donner une majorité de centre-droite sans le Likoud, par une coalition entre le parti de Gideon Saar, celui de Naftali Bennett, Yesh Atid de Yaïr Lapid, le parti d'Avigdor Liberman et aussi celui de Benny Gantz.

Même s'il faut encore prendre ces scénarios avec la plus grande prudence et tenir compte de l'effet de nouveauté de la candidature de Gideon Saar, qui pourrait s'essouffler au fil des semaines, il n'en reste pas moins qu'ils doivent désormais entrer dans le calcul de probabilités des leaders politiques, et en particulier de Benyamin Netanyahou.

On peut donc s'attendre à de nouvelles tractations dans les coulisses politiques, à des offres de partenariat, par exemple entre le Likoud et le parti de Naftali Bennett, qui pourrait faire barrage à Gideon Saar. En d'autres temps, la rivalité entre Saar et Netanyahou se serait réglée à l'intérieur du Likoud. Désormais, c'est tout le bloc de la droite israélienne qui est concerné.

Pascale Zonszain

pzoom111220

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