En Israël, ce sont les caisses de maladie qui effectueront les vaccinations. Elles sont au nombre de quatre, et pourront assurer en capacité maximale un total d'environ 82 500 injections par jour. Pour l'instant, les premières livraisons de vaccins proviennent des laboratoires Pfizer, mais Israël a aussi passé commande à Moderna et Astrazeneca. Les doses qui nécessitent un stockage à -70 degrés sont entreposées par le groupe pharmaceutique Teva, le seul à disposer de l'équipement requis à grande échelle, dans son centre logistique près de l'aéroport Ben Gourion. Ces vaccins seront ensuite acheminés vers les dispensaires, centres dédiés et unités mobiles, où ils pourront rester de 4 à 5 jours dans des frigos standards. Ce qui va donc exiger une organisation rigoureuse pour ne pas risquer de laisser des doses inutilisées dépasser le délai de péremption. Chaque personne vaccinée recevra aussitôt une convocation pour sa deuxième injection, 21 jours plus tard, afin de contrôler l'évolution des stocks.
Reste encore à définir le déroulement de la campagne. Si les personnels soignants et les sujets à risque, dont les personnes âgées sont prioritaires, la vaccination pourrait être ouverte très rapidement à l'ensemble de la population, sans attendre que les deux premières catégories aient été totalement vaccinées. En Israël, la vaccination ne sera pas obligatoire et le problème est similaire à celui de nombreux autres pays : la méfiance croissante d'une partie de la population à l'égard des vaccins. Les différents sondages effectués dernièrement constatent que 30% des Israéliens en moyenne, se déclarent sceptiques voire opposés à la vaccination anti-Covid.
Ce qui va exiger d'investir sur une large campagne de communication, pour convaincre le public de l'innocuité du vaccin et des risques qu'impliquent au contraire un refus de la vaccination sur la poursuite de l'épidémie. Benyamin Netanyahou, a déjà annoncé qu'il serait le premier à recevoir l'injection dès samedi soir. Le ministère israélien de la Santé est aussi en train de mettre en place une unité de lutte contre les fake news et qui sera chargée de traquer et de désamorcer toutes les thèses fantaisistes ou mensongères qui ont déjà commencé à circuler sur les réseaux sociaux. Ce sont donc les premières semaines de la campagne qui seront déterminantes pour rassurer l'opinion et optimiser l'opération.
Selon le commissaire israélien au Covid, le Professeur Nachman Ash, pour que la vaccination soit un succès, il faudra qu'elle couvre 60 à 70% de la population. Si cet objectif est atteint et que l'approvisionnement se déroule sans accroc, Israël pourrait envisager un début de retour à la normale vers la fin mars, début avril prochain, soit au moment des fêtes de Pessah. Mais d'ici là, il faudra contenir un nouveau risque de 3e vague, alors que les nouveaux cas sont en augmentation constante, qu'Israël a franchi hier le seuil des 3.000 morts et qu'un troisième confinement national pourrait intervenir d'ici le mois de janvier.
Pascale Zonszain
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.