En Israël, les chiffres du coronavirus sont repartis à la hausse. Depuis la sortie du deuxième confinement, les mois de novembre et décembre ont enregistré une reprise progressive mais régulière des nouveaux cas et un taux de reproduction national à 1,25. Si ce n'est pas le seul facteur, il est pourtant clair que la production et la mise sur le marché, plus rapides que prévues des premiers vaccins, ont provoqué un certain relâchement dans le respect des consignes sanitaires, avec l'illusion que l'épidémie était sur le point d'être éradiquée.
Par exemple, si la reprise du tourisme intérieur se limite toujours à Eilat et aux hôtels de la mer Morte, en revanche, les Israéliens ont profité du congé de Hanoukka pour s'évader à l'étranger, et en particulier vers les nouvelles destinations du Golfe persique. Pour le seul mois de décembre, ce sont 40.000 touristes israéliens qui se seront rendus dans les Emirats. Et l'aéroport Ben Gourion a retrouvé une affluence qu'il n'avait plus connue depuis l'éruption de la pandémie il y a dix mois. Résultat, le dispositif de service minimum mis en place s'est retrouvé totalement débordé, avec des centaines de voyageurs coincés dans les files d'attente, sans distance de sécurité et des passagers contaminés revenant de l'étranger, mêlés au reste du public. Et surtout, certains pays étaient maintenus sur la liste des destinations vertes, comme les Emirats, alors même que la situation sanitaire s'y dégradait et que les Israéliens qui en revenaient n'étaient pas astreints à l'isolement.
Difficile donc, de s'y retrouver, alors que le gouvernement israélien révise une nouvelle fois ses positions, pour resserrer les consignes de circulation. Samedi prochain, les Israéliens de retour des Emirats devront respecter une quarantaine de quatorze jours. Et dès hier, ce sont les Israéliens en provenance de Grande Bretagne, d'Afrique du Sud et du Danemark qui se sont vu imposer à leur arrivée, un placement à l'isolement en hôtel. C'est évidemment la mutation du virus signalée dans le sud de l'Angleterre qui inquiète aussi en Israël qui a donc décidé, comme d'autres pays, de fermer ses frontières aux ressortissants britanniques et de suspendre ses liaisons aériennes avec le Royaume Uni. Par ailleurs, tous les pays, sans exception, sont désormais considérés comme rouges et tous les Israéliens de retour de l'étranger, devront donc se placer en isolement.
Pendant ce temps, la campagne de vaccination a démarré hier. Les personnels soignants ont été les premiers à recevoir une première injection du vaccin Pfizer, seul disponible en Israël et ce sera aujourd'hui au tour des personnes âgées. Les craintes de voir le public bouder la vaccination ne semblent pas se vérifier pour l'instant. Plusieurs grands hôpitaux ont déjà dû demander l'envoi de nouvelles doses au centre de stockage national pour faire face à la demande.
Reste que face à la progression de l'épidémie, les ministres du cabinet coronavirus qui se sont réunis hier, ont discuté pendant des heures sans parvenir à une décision. L'option du resserrement des consignes sanitaires avec une nouvelle fermeture des commerces et des galeries marchandes, envisagée comme mesure intermédiaire, pourrait être écartée au profit d'un reconfinement total de la population israélienne, peut-être pour le début du mois de janvier.
Pascale Zonszain
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