Terrorisme en Samarie

Israël.

Terrorisme en Samarie
(Crédit: autorisation de la famille)

Esther Horgen avait fait son alyah de France, il y a une trentaine d'années. Elle avait choisi de s'établir avec sa famille dans l'implantation de Tal Menashe, dans le nord-ouest de la Samarie. Une existence paisible, dans ce village d'une centaine de familles, où Esther, qui consacrait sa vie à aider les autres, avait l'habitude de courir dans la forêt voisine de Shaked. Là où elle a croisé le chemin de son assassin, dimanche après-midi.

A Tal Menashe c'est d'autant plus le choc et la sidération, que jamais jusque-là, le terrorisme n'avait frappé cette implantation fondée il y a une vingtaine d'années. Au début des années 2 000, avec l'éruption de la seconde intifada, Ariel Sharon avait ordonné la construction d'une barrière de sécurité pour freiner le passage des terroristes qui venaient se faire sauter avec leurs bombes dans les villes israéliennes. Le Premier ministre israélien avait aussi veillé à ce que les principaux blocs d'implantations se trouvent en-deçà de la barrière, de façon à être intégrés ultérieurement, au territoire israélien. Ce fut notamment le cas du groupe d'implantations de Tal Menashe, Hinanit et Shaked, qui se sont donc retrouvées à l'ouest de la barrière, qui les a séparées des abords de Djénine.

Cette protection a aussi permis aux habitants de vivre avec un sentiment de sécurité, d'autant que la coexistence avec les villages palestiniens voisins se déroulait sans problème. Seulement, la réalité n'était plus tout à fait la même depuis quelques années, même si les habitants des implantations ne le ressentaient pas directement. La barrière de sécurité a été percée en plusieurs endroits par les Palestiniens qui utilisent ces brèches pour passer en secteur israélien sans emprunter les points de passage contrôlés par Tsahal. Il y a ceux qui se rendent dans les localités arabes israéliennes proches, ceux qui vont travailler en Israël clandestinement, mais aussi toutes sortes de trafiquants qui acheminent des marchandises de contrebande, des voitures volées ou des armes, ou bien qui vont voler du matériel agricole ou des récoltes dans les exploitations israéliennes de la région, souvent avec la complicité de passeurs arabes israéliens.

Une de ces filières passe justement par la forêt où Esther Horgen et d'autres habitants de Tal Menashe avaient pris l'habitude de se promener. Jusqu'à présent, le problème était surtout perçu par les forces de sécurité israéliennes comme une activité de type crapuleux, mais le risque de la voir se transformer en terrorisme n'en est pas moins pris en compte. D'ailleurs les attaques récurrentes contre les exploitations agricoles de la région sont considérées comme une forme de terrorisme agricole, qui visent autant à voler qu'à détruire les ressources et les outils de travail des exploitants israéliens. L'armée et les gardes-frontière avaient déjà déployé des effectifs supplémentaires pour lutter contre le phénomène et prévenir de nouvelles brèches dans la barrière de sécurité.

L'année 2020 avait jusqu'ici été considérée comme l'une des plus calmes sur le plan sécuritaire, avec un recul constant des attaques terroristes, qui ont pourtant fait deux victimes israéliennes, le rav Shaï Ohayon et le sergent Amit Ben Yigal. Esther Horgen est désormais la troisième.

Pascale Zonszain

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