Le général iranien a été éliminé le 3 janvier 2020 par une attaque américaine au drone qui a failli déclencher une guerre entre les Etats-Unis et l'Iran. Les deux pays sont dans une nouvelle escalade et Téhéran menace Washington de représailles.
L'armée israélienne craint une attaque lancée par les milices chiites pro-iraniennes depuis l'Irak ou les rebelles Houthis au Yémen à l'occasion du premier anniversaire de l'élimination Qassem Soleimani, émissaire de la République Islamique en Irak et qui dirigeait la force d'élite Al-Qods, l'élite du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique. Chargé des opérations extérieures, il a été tué le 3 janvier 2020 lors d’un raid américain ordonné par Donald Trump près de l’aéroport de Bagdad, en même temps que son bras droit, Abu Mahdi Al Muhandis. Israël craint d'autant plus une attaque iranienne que Téhéran a accusé l'Etat Juif d'être à l'origine de la mort du physicien Mohsen Fakhrizadeh le 30 novembre dernier, figure du nucléaire iranien et tué par une mitrailleuse contrôlée par satellite.
Les Etats-Unis se méfient des représailles iraniennes
L’Iran a promis de venger l’assassinat du général Soleimani dont la mort a entraîné une hausse des attaques à la roquette contre l’ambassade américaine et la Zone Verte de Bagdad. Outre Israël, les États-Unis craignent une attaque contre les forces ou les intérêts américains au Moyen-Orient. Ces derniers jours, l'Iran a tenu des déclarations menaçantes. Jeudi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a accusé le président américain Donald Trump d’avoir tenté de fabriquer un prétexte pour attaquer l’Iran, et a déclaré que Téhéran se défendrait avec force.
Vendredi 1er janvier, le chef de l'appareil judiciaire iranien, Ebrahim Raïssi, a déclaré : « Ceux qui ont joué un rôle dans ce meurtre ne seront nulle part en sécurité sur cette terre ». Dans le même temps, lors d’un événement télévisé à l’Université de Téhéran, Esmail Ghaani, le successeur de Qassem Soleimani à la tête de la force Al-Qods, a déclaré le même jour que l’Iran était toujours prête à répondre: « De l’intérieur de votre propre maison, il peut émerger quelqu’un qui se vengera de votre crime. Les méfaits américains ne dissuaderont pas la force Al-Qods de poursuivre sa voie de résistance ». Le 20 décembre, des roquettes ont explosé près de l'ambassade américaine à Bagdad.
Afin de se préparer à toute attaque éventuelle, deux avions B-52 ont effectué mercredi 30 décembre une démonstration de force en survolant le golfe Persique, à moins de cent kilomètres des côtes iraniennes. C'était le troisième vol de bombardiers en six semaines pour dissuader Téhéran d'attaquer les troupes américaines présentes dans la région, notamment en Irak.
Christophe Dard
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