Un an après le "deal du siècle"

Israël.

Un an après le "deal du siècle"
(Crédit: Twitter)

C'était il y a un an. Sous les lambris de la Maison Blanche, Donald Trump dévoilait son plan de paix pour le Proche-Orient. Dans l'assistance, trois diplomates représentant des pays sans relations diplomatiques avec Israël : Oman, Bahreïn et les Emirats Arabes Unis.

Le président américain propose une solution à deux Etats, respectant, selon ses termes, "l'équilibre entre les besoins sécuritaires d'Israël et les aspirations des Palestiniens". Elle doit, à terme, conduire à la création d'un Etat Palestinien sur la Bande de Gaza et 70% de la Judée Samarie, tandis qu'Israël pourra étendre sa souveraineté aux implantations de Judée Samarie et à la Dépression du Jourdain.  Les Palestiniens, on le sait, ont rejeté en bloc le plan Trump, tandis qu'il était accepté par Benyamin Netanyahou.

En Israël, l'approche des élections (celles de mars 2020), freine toute décision politique, d'autant que Washington, rappelé à l'ordre par les Européens et la Ligue Arabe,  demande que rien ne soit acté avant la formation du nouveau gouvernement israélien. Ensuite, le plan d'annexion entre dans l'accord de coalition entre le Likoud et le parti Bleu Blanc de Benny Gantz et prévoit même une échéance : le 1er juillet 2020. A cette date, le gouvernement est censé approuver le projet d'expansion de la souveraineté aux implantations.

Mais parallèlement, quelque chose d'autre se trame en coulisses. On commence à évoquer un pacte de non-agression entre  Israël et certains pays du Golfe, même si la rumeur est rapidement démentie. Le nouveau ministre centriste des Affaires étrangères, Gaby Ashkénazi, ne cache pas son opposition à une annexion unilatérale et pense qu'il est préférable de négocier avec les Palestiniens. La carte élaborée par les Américains déçoit les responsables des implantations, qui la jugent insuffisante. Et puis, quelques jours avant la date prévue, l'ambassadeur des Emirats à Washington jette un pavé dans la mare. Dans une tribune qu'il fait paraitre dans le quotidien Yediot Aharonot, il s'adresse directement aux Israéliens et leur propose en substance : "si vous renoncez à l'annexion des implantations, nous vous proposons en échange la normalisation". Le mot clé est lancé.

Officiellement, il ne se passe rien. L'échéance du 1er juillet advient sans que le gouvernement israélien prenne de décision. Les représentants des implantations s'inquiètent et accusent Netanyahou de gâcher une occasion historique. Quelques semaines plus tard, premier coup de théâtre : le Bahreïn annonce qu'il va normaliser ses relations avec Israël, suivi presque aussitôt par les Emirats Arabes Unis. Le monde découvre les Accords d'Abraham, négociés en secret par Washington. En septembre, les trois pays officialisent leurs relations à la Maison Blanche.

On connait la suite. Le Soudan, puis le Maroc annoncent à leur tour un processus de normalisation avec Israël. Et puis, en novembre, Donald Trump perd les élections. C'est la fin du "deal du siècle", mais pas celle des Accords d'Abraham. Le président Biden préfère revenir au processus israélo-palestinien, mais sans perdre l'acquis du rapprochement des pays sunnites avec Israël. Une stabilisation du Proche Orient reste un objectif stratégique pour la nouvelle administration américaine. Mais l'ère Trump est bien révolue.

Pascale Zonszain

pzoom290121

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