La colère des Algériens n'est pas retombée contre le pouvoir en place, bien au contraire. Ce lundi 22 février, des milliers de manifestants ont manifesté à Alger et dans plusieurs villes du pays.
On n'avait pas vu autant de monde dans le centre d'Alger depuis un an, plus précisément depuis le 13 mars 2020. Et la pandémie qui a suivi et empêché tout rassemblement n'aura donc été finalement qu'une parenthèse de quelques mois car la grogne reste vivace.
Des milliers d'Algériens ont défilé dans le calme (mais malheureusement bien souvent sans masques) dans les rues de la capitale et à travers le pays (Oran, Sétif, Constantine...) pour les deux ans d'un soulèvement populaire, le Hirak. Leurs revendications restent les mêmes: le départ des dirigeants au pouvoir qui ont succédé à Abdelaziz Bouteflika mais sont pour la plupart des proches de l'ancien président qui n'ont pas répondu à la colère de la rue. Mais l'espoir demeure: s'ils ont réussi à faire partir Abdelaziz Bouteflika au bout de deux mois de manifestations, les partisans du Hirak espèrent voir la même issue pour ses successeurs, à commencer par le président en exercice, Abdelmadjid Tebboune.
Cité par Courrier International, le média algérien TSA décrit: " Les jeunes, par groupes, chantent des refrains bien connus. Des slogans aussi. ‘Nous ne sommes pas ici pour faire la fête, mais pour vous faire partir’, ‘État civil et non militaire’, ‘Tebboune illégitime’, ‘Changement radical’, ‘Justice indépendante’… Tout autour, des policiers placides et leurs engins d’acier. Comme si le temps s’était figé depuis le printemps dernier. Il y a bien remake, mais du scénario du 22 février 2019 et des 54 vendredis qui ont suivi ".
La police a déployé un dispositif important et installé des barrages filtrants sur plusieurs axes routiers menant à Alger. Plusieurs manifestants ont été arrêtés.
Pour en savoir plus, Ilana Ferhadian et Laurence Kahn ont consacré ce mardi sur Radio J un décryptage de l'info sur le Hirak.
Christophe Dard.
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