La Haute Cour de Justice a reconnu lundi 1er mars que ceux convertis au Judaïsme via des mouvements réformés et conservateurs seront reconnus comme juifs par l'Etat. La Cour suprême, à huit voix contre une, a également décidé que les convertis seraient autorisés à devenir citoyens à part entière en vertu de la loi du retour. "Nous nous sommes abstenus de rendre une décision afin de permettre à l'État de faire avancer la législation sur la question", a écrit la juge Dafna Barak-Erez. Mais étant donné que les "droits des personnes sont en jeu" et qu'aucune législation de ce type ne progresse, le tribunal a décidé de rendre sa décision.
Les Grands Rabbins d'Israël vent debout
La décision a été dénoncée par des politiciens religieux de droite, qui ont promis de faire avancer la législation à la Knesset pour l'annuler, et par les grands rabbins d'Israël. "Ce que les réformistes et les conservateurs appellent la 'conversion' n'est rien d'autre qu'une contrefaçon du judaïsme', a affirmé le grand rabbin séfarade Yitzhak Yosef dans un communiqué, appelant les législateurs à travailler pour une solution législative "rapide".
Le grand rabbin ashkénaze David Lau a indiqué que ceux qui subissent des conversions réformées ou conservatrices "ne sont pas juifs". "Aucune décision de la Haute Cour ne changera ce fait", a-t-il expliqué, cité par la radio publique Kan. Le Rav Lau a ajouté: "Le tribunal approuve l'inondation de l'État d'Israël par des immigrants qui n'ont rien à voir avec le Judaïsme. Comment l'État d'Israël est-il l'État juif si chaque gentil peut devenir citoyen?"
Le ministre de l'Intérieur Aryeh Deri, qui dirige le parti orthodoxe Shas, a déclaré que la décision de la Haute Cour constituait "un coup mortel au caractère juif de l'État" et la "démolition complète du statu quo [sur les affaires religieuses en Israël] qui a été maintenue depuis plus de 70 ans." Le Shas a précisé que la décision souligne la déconnexion de la cour de la majorité du peuple israélien, "qui veut maintenir l'État juif et préserver le judaïsme selon des traditions qui remontent à des milliers d'années". La formation politique orthodoxe a promis d'initier un projet de loi pour annuler la décision du tribunal et pour soutenir une loi qui empêchera le tribunal d'intervenir dans de telles affaires à l'avenir.
Gabriel Attal
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