Si Israël a célébré hier le cap des 5 millions de vaccinés, l'épidémie est toujours là et ne disparaitra pas avant le 23 mars. En mars dernier, il avait fallu improviser dans l'urgence des bureaux de vote pour les électeurs en quarantaine. Depuis, l'expérience du Covid, mais aussi l'organisation réussie de la campagne vaccinale, ont permis à la Commission électorale centrale d'organiser ce scrutin avec des moyens inédits, alors que parmi les électeurs, se trouveront environ 37.000 malades actifs et plusieurs dizaines de milliers de personnes en quarantaine. Elle a présenté hier le dispositif qui devrait permettre aux Israéliens d'exercer leur droit de vote sans risque sanitaire.
D'abord, 500 bureaux de vote sous des tentes avec un total de 800 urnes seront installés dans l'ensemble du pays pour les électeurs cas contact ou de retour de l'étranger et qui seront en période d'isolement. D'ailleurs, le nombre des urnes sera augmenté de 35% pour réduire les risques de contamination dans les files d'attente. 140 bureaux de vote seront également installés dans certains dispensaires de caisse d'assurance-maladie.
La Commission électorale a même prévu 50 unités de vote mobiles dans des autobus, des "voto-bus" en quelque sorte, qui pourront être acheminés là où ce sera nécessaire en cas d'affluence, surtout dans les localités les plus touchées par le Covid. Il y aura également des bureaux de vote dans les unités Covid des hôpitaux, pour permettre aux malades de voter. Le secrétaire du bureau sera revêtu d'une combinaison et d'un masque et se tiendra à côté de l'urne. Les assesseurs resteront à l'extérieur de la pièce, mais suivront le déroulement du vote par circuit vidéo.
Il devrait également y avoir un système de navettes pour les malades qui restent à leur domicile, pour leur permettre de se rendre dans un bureau de vote en respectant toutes les restrictions sanitaires. Mais la formule attend encore un budget du ministère des Finances. Tous les bureaux seront régulièrement désinfectés et les électeurs devront se passer les mains au gel hydro-alcoolique avant de présenter leur carte.
Reste le problème des Israéliens qui attendent encore de rentrer de l'étranger avant la date du scrutin. Le gouvernement a autorisé l'entrée de 1.000 voyageurs quotidiens, qui doit passer à 3.000 par jour. Une requête a d'ailleurs été déposée devant la Cour Suprême pour obtenir l'ouverture totale des frontières aux ressortissants israéliens, afin qu'ils puissent exercer librement leur droit de vote. De son côté, la Commission électorale étudie la possibilité d'installer des bureaux de vote dans l'enceinte même de l'aéroport Ben Gourion pour permettre aux voyageurs qui arriveront le jour du scrutin, de voter dès leur arrivée et de se rendre ensuite chez eux pour la période d'isolement.
L'ensemble de ce dispositif va évidemment alourdir le coût de ces élections de plusieurs millions d'euros. Mais à ce stade, il reste encore un sérieux problème à résoudre : avec l'ajout de points de vote, il manque du monde pour les tenir durant la journée des élections. Un appel a été lancé aux étudiants en médecine, volontaires et secouristes, bref tous ceux qui savent se protéger du Covid et qui seront prêts à aider au bon fonctionnement de la démocratie.
Pascale Zonszain
pzoom090321
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