Procès Netanyahou : cette fois, ça commence

Israël.

Procès Netanyahou : cette fois, ça commence
(Crédit: GPO)

D'abord le calendrier : trois jours d'audience par semaine, les lundi, mardi et mercredi, de 9 heures à 15 heures 30 devant les juges du Tribunal de District de Jérusalem. Ensuite le programme : il commence par l'audition des quelque 300 témoins présentés par l'accusation, puis celle des témoins de la défense, ensuite les plaidoiries, le délibéré, le verdict et le cas échéant, la sentence. Voilà pour la première instance dans les grandes lignes.

Ce qui débute aujourd'hui, c'est donc le procès de Benyamin Netanyahou et de ses coaccusés dans trois affaires qui ont été réunies en une seule procédure. Pour mémoire, il s'agit du dossier 4.000, l'affaire Bezeq-Walla, dans laquelle le Premier ministre israélien est accusé d'avoir favorisé la fusion-acquisition d'un groupe de communication en échange d'une couverture médiatique qui lui soit favorable. Le dossier 1.000, l'affaire des cadeaux, dans laquelle Benyamin Netanyahou est accusé d'avoir reçu des cadeaux pour une valeur cumulée de près de 150.000 euros. Enfin, le dossier 2.000, l'affaire Yediot Aharonot, dans laquelle le Premier ministre est accusé d'avoir soutenu une réforme de la presse écrite, qui n'a finalement pas abouti, en échange d'une couverture médiatique favorable.

C'est le dossier 4.000 qui ouvre les débats, avec l'audition du principal témoin de l'accusation, l'ancien directeur général du site d'informations Walla. Pour cette audition spécifique, qui devrait prendre plusieurs semaines, Benyamin Netanyahou a obtenu d'être dispensé de comparaitre, sauf pour le début de l'audience, qui commence par le discours d'ouverture de l'accusation, qui va expliquer comment elle entend prouver la culpabilité des accusés.

Dans le droit pénal israélien, qui reste très marqué par le modèle anglo-saxon, l'audition des témoins est un élément central de la procédure. C'est à l'accusation d'apporter la preuve de la culpabilité de l'accusé et non à l'accusé de faire la preuve de son innocence. Chaque partie présente ses témoins, mais ce sont ceux de l'accusation qui devront convaincre les juges. Dans un interrogatoire contradictoire, ils sont d'abord interrogés par le ministère public, puis par les avocats de la défense, et éventuellement de nouveau entendus par l'accusation. C'est seulement dans la deuxième phase du procès que la défense présente ses propres témoins.

Dans le procès Netanyahou, les 300 témoins amenés par l'accusation n'ont pas tous la même importance. Ceux qui vont être déterminants sont les trois "témoins pour l'Etat", qui vont être cités par l'accusation. Ces trois témoins, qui à l'origine faisaient partie des suspects, ont accepté, en échange de l'abandon des poursuites contre eux, de témoigner contre les autres accusés.

Pour Benyamin Netanyahou, ce sera probablement la partie la plus délicate de son procès et pour laquelle il préférera être présent, d'autant qu'il a toujours affirmé qu'il serait en mesure de mener de front sa défense et les affaires de l'Etat. Une course de fond qui devrait durer au moins jusqu'en 2023.

Pascale Zonszain

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