Gilles-William Goldnadel sur Radio J: "L'affaire Sarah Halimi a été traitée par dessus la jambe, j’en veux énormément à l’instruction"

France.

Gilles-William Goldnadel sur Radio J: "L'affaire Sarah Halimi a été traitée par dessus la jambe, j’en veux énormément à l’instruction"
(Crédit: DR)

L’avocat de la sœur de Sarah Halimi, Me Gilles-William Goldnadel, était l’invité de Steve Nadjar, dans le journal de 14h vendredi 16 avril sur Radio J. Il est revenu sur la décision de la cour de cassation, rendue mardi 13 avril, qui a confirmé l’irresponsabilité pénale de Kobili Traoré, le meurtrier de la sexagénaire de confession juive, Sarah Halimi.  

L’avocat parle clairement d’un déni de justice: "Dès l’instant où il n’y aura pas de procès contre le criminel Traoré, la justice n’aura pas été rendue" et a exprimé sa déception sur Radio J. Il n’envisage pas de saisir la Cour Européenne des Droits de l’Homme, qu’il ne juge  pas assez compétente, selon lui, pour cette affaire. Affaire dans laquelle la juge a  refusé de recevoir les avocats de la partie civile, sans explication aucune, sinon le manque d’habitude. La demande d’une reconstitution des faits, approuvée par Kobili Traoré lui-même, a elle aussi été rejetée. "L’instruction a été faite en dépit du bon sens et en dépit de tout respect envers la famille".  Il a fallu que Me Gilles-William Goldnadel lui adresse un courrier pour qu’elle se décide à donner son avis sur le caractère antisémite de cette affaire. 

Sur Radio J, l’avocat évoque l’affaire Mireille Knoll où il est aussi l’avocat de la famille. Cette femme juive de 85 ans a été assassinée en 2018. A la différence de l’affaire Sarah Halimi, celle-ci suit son cours. "Ça devrait être comme ça tout le temps”. 

Dans l’affaire Sarah Halimi, il n’y aura donc pas de procès. En proie à une “bouffée délirante” au moment des faits, suite à la prise de stupéfiants, la justice s’est basée sur les deux expertises psychiatriques qui plaidaient en la faveur de l’abolition du discernement de Kobili Traoré. La première donnait raison aux avocats de la partie civile, puisqu’elle a estimé que la prise de drogues étant volontaire, constituait une circonstance aggravante. "Comment voulez-vous pas que je ne sois pas mécontent?".

Au sujet de l’intervention tardive de la police, à nouveau, l’avocat est indigné: "On aurait du faire le nécessaire pour un peu plus comprendre la manière dont la police est intervenue ou plutôt n’est pas intervenue", tandis que le voisin l’a appelée à plusieurs reprises, voyant la scène se dérouler sous ses yeux, puisqu’il vit dans l’immeuble juste en face. "L'affaire Halimi, c’est un cocktail épouvantable entre la gêne par rapport à l’antisémistisme islamique, le dysfonctionnement général de la justice française et d'indifférence par rapport à certaines victimes". 

Lucie Claudon

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