Philippe Amouyel: "L’essentiel c’est de vacciner le plus vite possible et le plus grand nombre de personnes"

France.

Philippe Amouyel: "L’essentiel c’est de vacciner le plus vite possible et le plus grand nombre de personnes"
(Crédit: DR)

Le professeur de santé publique et responsable à l’Institut Pasteur de Lille, Philippe Amouyel, était l’invité de Laurence Kahn, sur Radio J, ce mardi matin. Il s’exprime sur les perspectives sanitaires des prochains mois sur cette crise qui dure depuis un an déjà. 

Philippe Amouyel a répondu à de nombreuses questions sur la crise sanitaire, l’éventuelle fin du troisième confinement et au sujet du pass sanitaire, que la France expérimente depuis lundi soir. S’il pourrait s’agir d’un dispositif permettant un retour à la vie normale, Philippe Amouyel est optimiste : "C'est un bon outil. On commence à avoir pas mal de gens qui sont vaccinés, un peu moins de 15 % de la population française. On espère que les chiffres vont augmenter;  il y a entre 17 et 20% de la population qui a déjà été touchée par le Covid et ce pass contiendra aussi cette information ainsi que tous les tests qui sont réalisés : tout ça va favoriser une reprise en douceur de l’économie et faciliter les déplacements au niveau de l’Europe, ne serait ce que pour l’économie du tourisme."

Concernant l’annonce d’Olivier Véran, le ministre de la Santé, dans le journal le Télégramme, d’un "déconfinement territoire par territoire" et de l’amorce "d’une décroissance épidémique", Philippe Amouyel explique : "il faut l’observer d’abord au niveau national", parce qu’il y a des variations par territoire. "On a plutôt un plateau qui reste élevé avec un taux de contamination élevé. Au niveau territorial, en Île de France, par exemple, nous avons 400 cas pour 100 000 habitants et ça continue de baisser, surtout depuis le confinement en vigueur depuis 6 semaines." Quant à l'objectif d’une sortie de confinement le 3 mai 2021, date annoncée par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, Philippe Amouyel pense qu’il faut rester extrêmement prudent. Il estime que l’assouplissement de mesures, comme augmenter la jauge de 10 à 15 kilomètres lors des déplacements, n’aura pas un impact majeur sur les contaminations, mais que la réouverture des écoles représente bel et bien un risque.

Enfin, à la question épineuse du variant brésilien, Philippe Amouyel s’est montré clair: "Il faut anticiper, il ne faut pas se retrouver dans la situation qu’on a connue par le variant britannique". Selon lui, cela implique de le  surveiller sérieusement, de limiter son introduction sur le territoire et ce en fermant les espaces aériens aux personnes en provenance du Brésil, par exemple. "Ça va être difficile mais c’est important". Le cas du vaccin Johnson & Johnson, actuellement suspendu aux Etats-Unis, après la découverte de six cas graves de caillots sanguins, inquiète Philippe Amouyel parce "qu’on perd des armes pour lutter rapidement et obtenir cette immunité collective tellement recherchée par les différents pays".  Il rappelle enfin qu’il est primordial de vacciner un grand nombre de personnes et dans des délais rapprochés "pour contrer une quatrième vague épidémique". La vaccination est le seul moyen de limiter la circulation du virus. Il faudra néanmoins faire attention à l’arrivée de l’hiver et de la grippe, pour ensuite pouvoir espérer une éventuelle sortie de crise au printemps 2022.

Lucie Claudon

https://www.youtube.com/watch?v=gB71E7sSh7s

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