Betsalel Smutrich, l'électron libre de la droite israélienne

Israël.

Betsalel Smutrich, l'électron libre de la droite israélienne
(Crédit: Twitter)

Parmi les personnalités qui montent sur la scène politique israélienne, l'une des plus influentes est certainement Betsalel Smutrich. A 41 ans, l'habitant de l'implantation de Kedumim en Samarie, a déjà un long passé militant derrière lui. Il a 25 ans en 2005, quand Ariel Sharon décide le désengagement de la Bande de Gaza. Il participe à de nombreuses manifestations contre le démantèlement des implantations du Gush Katif. Il est même arrêté par le Shin Beth, alors qu'il tente de bloquer la route Jérusalem-Tel Aviv. Un an plus tard, on retrouve Betsalel Smutrich parmi les organisateurs de la "marche du bétail", contre la Gay Pride à Jérusalem. Il admettra plus tard une erreur de jeunesse, sans renier pour autant son hostilité à l'influence de la communauté LGBT. Ensuite il fonde l'organisation Regavim, qui milite contre la construction illégale des Palestiniens en Judée Samarie et des Bédouins dans le Néguev.

Betsalel Smutrich est nationaliste religieux. Il rejoint le parti Union Nationale-Tkuma, qui fait alliance avec le parti sioniste religieux du Foyer Juif. En 2015, il entre pour la première fois à la Knesset. Il ne cache pas ses positions radicales : pour l'annexion des implantations, le refus de toute concession territoriale aux Palestiniens, mais aussi pour un Etat juif qui repose plus sur la halacha que sur les valeurs laïques et également des déclarations polémiques sur la place des Arabes dans la société israélienne. Au sein du courant sioniste religieux, cela le place plus à droite que des personnalités comme Naftali Bennett.

Avec les premières législatives de 2019, Smutrich est monté en grade et peut prétendre à un portefeuille ministériel. Il aimerait bien celui de la Justice ou de l'Education, mais ses positions idéologiques sont jugées trop radicales par Benyamin Netanyahou, qui lui confie le ministère des Transports, qu'il occupera jusqu'en mai 2020.

Depuis, Israël en est donc à son quatrième scrutin, et Betsalel Smutrich a su tirer le meilleur parti possible de cette formation politique accélérée. D'abord réticent à faire alliance avec deux formations ultranationalistes, Noam et Force Juive, il s'est laissé convaincre par Benyamin Netanyahou et a compris qu'il pouvait ainsi récupérer les voix sionistes religieuses qui jugent Naftali Bennett trop libéral. Et aujourd'hui, c'est avec son groupe Sionisme Religieux de six députés à la Knesset, qu'il bloque les tentatives de Netanyahou de monter une coalition de droite avec le soutien extérieur du parti islamiste Ra'am de Mansour Abbas.

Car en s'appuyant sur son idéologie et en refusant tout compromis, il fait aussi du pragmatisme politique. Betsalel Smutrich a trouvé sa place sur l'échiquier, comme l'un des représentants du courant nationaliste religieux. Et si Naftali Bennett devait mettre le cap plus au centre, cela donnerait à Smutrich l'occasion de gravir encore un échelon et de devenir le leader en titre du sionisme religieux.

Pascale Zonszain

pzoom220421

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