Xavier Raufer: "Nous sommes dans un État de guerre de bandes sur le territoire français"

Le criminologue Xavier Raufer était l’invité de Christophe Dard ce jeudi matin dans le morning de Radio J. Face à la délinquance en hausse, à la police menacée et à l’insécurité grandissante en France, Xavier Raufer est revenu sur l’actualité chargée de la criminologie. 

Depuis "un bon demi-siècle", les formes les plus graves de criminalités confrontées à la justice française sont "collectives". "Le crime individuel est devenu rarissime". Xavier Raufer affirmait que "les formes de criminalités les plus fréquentes, celles qui affecte le plus la société sont collectives". À l’heure actuelle, les bandes, les gangs et les réseaux se manifestent beaucoup plus que des personnes seules, "un drame pour la justice française qui n’a jamais vraiment pris le tournent" de cette situation. En se référant à l’affaire des policiers brûlés à Viry-Châtillon, qui implique treize personnes, seulement cinq ont été condamnés et huit acquittés. Un problème pour Xavier Raufer qui rappelle à Radio J que "le crime a été conçu, exécuté et réalisé collectivement". Le problème "c’est que la justice française ne sait toujours pas juger le collectif".

Face à ce procès jugé "trop clément", Xavier Bertrand, président du Conseil Régional des Hauts-de-France, propose une "peine de prison automatique pour toute agression sur un policier". Si Gérald Darmanin s’est dit contre cette proposition, tout comme le criminologue invité qui pense "que la justice ne peut pas être laissée à de petites affaires", ce serait "mettre une rustine sur un petit trou d’un bateau qui coule".

La justice doit s’adapter plus rapidement à la criminalité collective et à l’usage des drogues. Des thèmes, sujet à des réformes d’Emmanuel Macron, qu’il détaille dans une interview donné au Figaro, abordant les objectifs du renforcement des forces de l’ordre. Une interview qui pourrait éventuellement être un aveu d’échec sur le quinquennat. Depuis 2017, il y a une "expression de révolte dans les quartiers qu’on appelle difficiles". Xavier Raufer confiait sur Radio J "que nous sommes dans un État de guerre de bandes sur le territoire français". Selon le criminologue, il faut revoir les méthodes d’interpellation, de contrôle pour rétablir dans un premier temps la sécurité et, après, éviter les émeutes.