Max Valentin Robert: "L’accession de Le Pen à l'Elysée s’avère moins hypothétique que pour les scrutins précédents"

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Max Valentin Robert: "L’accession de Le Pen à l'Elysée s’avère moins hypothétique que pour les scrutins précédents"
(Crédit: Twitter)

Le docteur en sciences politiques et co-auteur de l’étude, Max Valentin Robert, "2022: Evaluation du risque Le Pen", pour l’Observatoire de l’opinion de la Fondation Jean-Jaurès, était l’invité de Steve Nadjar ce jeudi après-midi, sur Radio J. Il explique les différents éléments hypothétiques qui pourraient faire de Marine Le Pen la prochaine Présidente de la République. 

L’hypothèse d’une victoire de Le Pen n’est plus qu’une lubie des observateurs pessimistes. Max Valentin Robert énonce trois conditions principales, qui pourraient faire de la leader du Rassemblement national (RN), la successeure d’Emmanuel Macron. Le premier élément à mentionner est la convergence croissante entre la droite modérée et le RN. Ce rapprochement croissant se situe essentiellement au niveau des questions culturelles, de multiculturalisme, liées à l’islam.

Un second élément, selon Max Valentin Robert: "le degré de dédiabolisation atteint par la leader du RN n’a jamais été aussi net par rapport aux années précédentes." Enfin la question du rejet de l’actuel Président de la République par un grand nombre de la population française pourrait jouer en faveur de Marine Le Pen, lors des prochaines élections présidentielles. "Elle pourrait démobiliser des électeurs de faire barrage au second tour". 

Dans la note co-rédigée par Max Valentin Robert, les auteurs se sont concentrés sur le cas d’un éventuel second tour qui se jouerait entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Le constat a été fait "que ces deux figures respectives sont assez rejetées par le reste de la population", bien que tous deux aient une base électorale extrêmement solide et fidèle. Néanmoins "c’est ce qui fait que les gens vont plutôt voter par défaut au second tour que par véritable adhésion". 

Si l’on en croit les sondages, Emmanuel Macron ne gagnerait que de 53% face à Marine Le Pen, un score très loin de celui de Jacques Chirac en 2002. Pendant la campagne présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy avait déclaré que Marine Le Pen était compatible avec la République. Depuis 2010, "la proportion de français qui ont une très mauvaise opinion de Marine Le Pen a fortement baissé". En mars 2019, 50% des Français affirmaient avoir une très mauvaise image d’elle et aujourd’hui cette proportion est tombée à 34%. Ce chiffre témoigne de la réussite de sa stratégie de dédiabolisation, impulsée à l'époque par Florian Philippot. Déjà en 2007, on assistait à un relatif adoucissement dans la rhétorique de Jean-Marie Le Pen même avant l'accession de sa fille à la tête du Front National. Il cherchait "à se respectabiliser dans le reste du champ partisan."

Enfin, toujours selon Max Valentin Robert, il est assez peu probable qu’elle récupère l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, car l’électorat de la France insoumise et celui du Rassemblement national ont des positions antagoniques sur les enjeux culturels. 

Lucie Claudon  

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