Le Conseil d'Etat a confirmé lundi 3 mai la dissolution du groupuscule d'extrême droite, Génération identitaire (GI). Il était "proportionnée à la gravité des risques pour l’ordre public" de l’association qui avait contesté via un référé-suspension sa dissolution décrétée en mars. "Cette association, sous couvert de contribuer, selon ses dires, au débat public sur l’immigration et de lutte contre le terrorisme islamiste, propage, depuis plusieurs années, des idées (…) tendant à justifier ou encourager la discrimination, la haine ou la violence envers les étrangers et la religion musulmane", a estimé le Conseil d’Etat. La porte-parole de GI, Thaïs Descufon, a de son côté, dénoncé une "décision politique" : "Ce n’est pas une surprise, on avait peu de chances que notre requête soit entendue mais ça n’en reste pas moins scandaleux."
Vendredi, l’association avait contesté devant le juge des référés sa dissolution, décrétée le 3 mars et justifiée selon le gouvernement par "l’incitation à la discrimination, à la haine et à la violence" et la "volonté d’agir en tant que milice privée". Lors de l’audience, la défense a estimé que l’association ne faisait que participer au débat public sur "le lien entre immigration et terrorisme, et plus globalement l’insécurité", en adoptant "une position ferme et dure", selon Me Pierre Robillot.
Créée en 2012, l'association loi 1901, dont le nombre de militants et sympathisants était estimé avant dissolution à 800 tout au plus par les spécialistes, s'est fait connaître en occupant le chantier d'une mosquée en construction à Poitiers. Elle avait alors déployé une banderole évoquant "732" lorsque "Charles Martel a battu les Arabes à Poitiers". Une opération anti-migrants, menée dans les Pyrénées fin janvier, avait "scandalisé" le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait engagé la procédure de dissolution.
Gabriel Attal
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