Frédéric Encel: "L’accord empêcherait un conflit entre l’Iran et Israël"

Israël.

Frédéric Encel: "L’accord empêcherait un conflit entre l’Iran et Israël"
(Crédit: DR)

Le géopolitologue Frédéric Encel et auteur d’un atlas géopolitique d’Israël, était l’invité d’Eva Soto, ce mardi matin à 8h50, sur Radio J. Il revient sur la restauration de l’accord nucléaire entre l’Iran et les Etats-Unis, mais Israël en craint la perspective. 

A la fin de la semaine dernière, le chef du Mossad, Yossi Cohen, a fait le déplacement pour rencontrer Joe Biden. Le président des Etats-Unis souhaite restaurer l’accord nucléaire, signé en 2015, par Obama et les cinq grandes puissances (Russie, Royaume-Uni, Chine, Allemagne et France). Pour l'instant dans ces négociations, les Américains temporisent et disent aux Israéliens qu’il y a encore "un long chemin à parcourir avant de trouver un compromis". Le régime islamique développe sa production d’uranium enrichi, ce qui fait craindre qu’il se dote de l’arme atomique. L’administration Biden tient autant à restaurer l’accord, car selon Frédéric Encel, "aux yeux de Joe Biden, c’est la meilleure façon d’empêcher l’Iran d’avoir la bombe".  C’est aussi un moyen d’empêcher un conflit entre Israël et l’Iran. 

Pendant dix ans, l'Iran s'engageait formellement et sous surveillance internationale à ne pas développer quoi que ce soit en termes de processus de nucléarisation à vocation potentiellement militaire. L’accord commençait a relativement bien fonctionner, mais Donald Trump en est sorti en 2018. Depuis la sortie de cet accord, l’Iran n’a plus de limites fixées par la communauté internationale et enrichit l’uranium à tour de bras.  Selon Frédéric Encel, "je pense que c’était un bon accord, à condition qu’il soit respecté". En 2015, l’Iran avait "intelligemment renoncé, me semble-t-il à ce qu’il n’avait pas". En renonçant à la bombe, le pays pouvait bénéficier d’une centaine de millions d’euros qui pourraient servir aux infrastructures pour la ville, qui se trouve au bord de la famine.

Après le sabotage du site nucléaire de Natanz, le 11 avril, des officiels israéliens se sont empressés de le revendiquer dans la presse, ce qui n’était encore jamais arrivé auparavant. Par cette stratégie, "les Israéliens disent par là aux Occidentaux : vous négociez ce que vous voulez mais n’oubliez pas que notre ligne rouge c’est la bombe iranienne", selon Frédéric Encel. Par ce message, ils ne s’adressent pas qu’aux Occidentaux, mais aussi aux Russes, Chinois et Iraniens auxquels ils disent "quoi que vous fassiez nous irons jusqu'au bout et nous en avons les capacités". 

Lucie Claudon

es-frederic-encel-04-05-21

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