Ce mardi matin à 6h20, dans le Morning d’Ilana Ferhadian sur Radio J, le journaliste israélien Emmanuel Halperin était invité. Dans un contexte où des centaines de roquettes ont été tirées sur le sud d’Israël par la bande de Gaza, auxquelles Israël a riposté, Emmanuel Halperin a réagi à cette flambée de violences.
Il explique que "comme d’habitude ça va se tasser, dans quelques heures ou quelques jours". "C’est un round supplémentaire qui ne peut pas aboutir à une véritable solution". La raison est que pour Emmanuel Halperin, Israël ne veut pas se débarrasser du Hamas, parce que d'un point de vue sécuritaire, il n’y a pas d’autre alternative. Si le Hamas disparaît, c’est "vraisemblablement le Jihad Islamique, armé par l’Iran, qui est encore plus dangereux que le Hamas", qui prendra sa place.
La deuxième solution, qui "n’est certainement pas meilleure", serait qu'Israël assume directement l’administration de la bande de Gaza après une opération militaire, c’est-à-dire qu’elle gouverne à nouveau "une population de plus de deux millions de Palestiniens hostiles". Pour le moment, "c’est une situation inextricable".
Ces tensions apparaissent aussi dans un contexte où lundi, lors de Yom Yeroushalayim, de violents heurts ont éclaté entre les Palestiniens et les forces de l'ordre israéliennes. Emmanuel Halperin revient sur l'histoire de Cheikh Jarrah-Shimon Hatzadik, qu’il qualifie d’"absurde" et de "tragique" : "Il y a quelques familles palestiniennes qui sont installées là depuis des dizaines d’années dans des immeubles qui ne leur appartiennent pas : il y a certes un problème de propriété. Mais pourquoi évacuer ces familles ? C’est absurde." Ce sont des tensions qui auraient pu être évitées, selon lui.
Au sujet des tensions apparues au même moment que le Ramadan, Emmanuel Halperin affirme: "Nous, en Israël, on a l’habitude : ce n’est pas agréable mais pour le moment, il n’y a pas de solution : le Hamas est là, tient très fort la bande de Gaza et le plus souvent la situation est calme. De temps en temps, il y a des éruptions, mais finalement les choses vont s’arranger."
Enfin, à la question de savoir si une coalition entre Yaïr Lapid et Naftali Bennett pourrait être une solution pour un retour au calme, Emmanuel Halperin répond : "Je ne vois pas en quoi c’est une solution pour modérer la violence du Hamas."
Il rappelle aussi que le gouvernement formé ne sera pas dirigé par Yaïr Lapid mais par Naftali Bennett, de Yamina (Sionisme religieux). Le fait que les négociations aient été gelées rend le retour au calme difficile. Pour que le gouvernement puisse jouir d’une majorité, il a besoin des voix du parti arabe islamiste Ra’am qui dispose de quatre députés. Le parti arabe islamiste Ra’am était disposé, il y a encore 48h à soutenir la coalition entre Bennett et Lapid, "mais maintenant ? Que peut-il faire ?". Selon Emmanuel Halperin, il ne peut pas se permettre à l'égard de la population arabe de soutenir un tel gouvernement. Il se pourrait que cela change dans quelques jours, mais pas pour le moment.
Lucie Claudon
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