Le Président des Consistoires, Joël Mergui, était au micro de Laurence Kahn, ce vendredi matin à 7h45, dans le Morning de Radio J, présenté par Ilana Ferhadian. Il est revenu sur la fête de Chavouot qui commencera dimanche soir - et qui durera jusqu'à mardi soir - et sur les tensions actuelles en Israël.
Dimanche aura lieu la fête de Chavouot, au cours de laquelle on célèbre le début de la saison de la moisson et du blé. Pour Joël Mergui, c’est une immense joie, que cette année la fête puisse avoir lieu, malgré un protocole sanitaire qui tend à s’alléger. "On se souvient qu’il y a un an, à la fête de Chavouot, nos synagogues étaient fermées". Le cœur sera à la fête, malgré les tensions actuelles qui persistent entre Juifs et Arabes, même dans les villes mixtes de Jérusalem. "Malgré tous les remous et ce qu’il se passe en ce moment, la vie continue".
Joël Mergui explique que les relations avec les pouvoirs publics se sont renforcées, surtout depuis Yom Yeroushalayim. "Cela fait des années que nous voyons une imbrication complète dans la société de Juifs et Arabes". Lors de l’Aïd, jeudi l’on pouvait entendre le son du musin, ce qui traduit, selon Joël Mergui, "une forme de liberté de culte extraordinaire à Jérusalem, pour tous les musulmans, même en cette période". Cette imbrication est aussi visible dans tous les niveaux de la société israélienne, où il y a de hauts responsables arabes. Néanmoins, la "crainte de voir que sur certains d’entre eux, la haine puisse prendre une dimension plus importante", est bien présente, aux yeux de Joël Mergui. "Ce n’est plus une guerre à la frontière mais à l'intérieur". Ce risque intérieur s’est d’ailleurs manifesté avec une cinquième synagogue brûlée à Lod.
A propos des manifestations violentes qui se déroulent en Allemagne et qui mettent en exergue la montée de l’antisémitisme, Joël Mergui explique que "la sensibilisation des civilisations est fondamentale" et que les Juifs sont "un peuple habitué à la haine". Pour Joël Mergui, il ne devrait pas y avoir de "différence entre cet islamisme qui veut tuer l’existence de l’Etat hébreu et ces islamistes qui veulent tuer des démocraties à travers l’Europe". En France, les manifestions de samedi à Paris, de soutien aux Palestiniens, ont été interdites par la préfecture de police, sur demande du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Lucie Claudon
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