Brice Couturier: "Je ne suis pas juif, mais c'est dingue qu'il faille le dire, pour avoir le droit de dire qu'on est pro-Israël"

Israël.

Brice Couturier: "Je ne suis pas juif, mais c'est dingue qu'il faille le dire, pour avoir le droit de dire qu'on est pro-Israël"
(Crédit: DR)

Le journaliste à France Culture, Brice Couturier, était l'invité de Steve Nadjar dans le Grand Journal de Radio J, à 14h20 ce vendredi après-midi. Il est l'un des 76 signataires de la tribune "Ceux qui menacent Israël, nous menacent aussi", parue mardi, dans Le Figaro, en soutien à Israël.

Il explique avoir voulu afficher publiquement son soutien au peuple israélien, car il se dit particulièrement mécontent de la manière dont la plupart des médias traitent le conflit entre Israël et Gaza. "J'entendais encore récemment des commentaires négligeant l'historique du conflit : c'est le Hamas qui a commencé à jeter des milliers de missiles et de roquettes sur Israël, avant qu'Israël ne riposte. Il y a une espèce de mauvaise foi générale." Sur les réseaux sociaux, certaines personnes lui ont dit que Gaza est occupé par Israël, or les Israéliens se sont retirés de l'enclave côtière en 2005. "Mais les gens ne le savent pas, ils sont tellement matraqués par une presse qui leur rappelle sans cesse qu'Israël est agressif, qu'Israël est un état colonial, qu'Israël occupe." Pour lui, "Israël fait des gestes de conciliation vers le peuple palestinien qui ne sont jamais payés de retour".

Brice Couturier se rappelle que dans les conflits en 1967, les médias français étaient beaucoup moins unilatéraux, et c'est ce qu'il trouve inquiétant. "Ce soutien à Israël ne cesse de s'effriter dans les générations les plus jeunes et il disparaît dans les partis à gauche." Dans les années 80, la tendance pro-palestinienne, et la tendance pro-israélienne était assez équilibrée, selon lui. Dans un article du magazine anglais UnHerd, intitulé "Why the Left gave up on Israel ?" ("Pourquoi la gauche a-t-elle abandonné Israël?"), que Brice Couturier recommande, est expliqué comment dans les années cinquante et soixante, aux États-Unis, la droite américaine était plutôt favorable aux Arabes et la gauche aux Israéliens, et qu'un changement dramatique s'est produit au cours de ces dernières années. Désormais, c'est la gauche qui apparaît comme étant pro-Palestinienne et la droite comme étant pro-Israël. 

Au sujet des rassemblements statiques qui se tiendront place de la République, samedi, Brice Couturier explique: "Nous avons le sentiment que la France et d'autres pays européens redoutent une importation du conflit du Proche-Orient, à savoir des émeutes en banlieue et des attentats islamistes." 

Brice Couturier poursuit : "Ce que je vois en tant que baby boomer, c’est une dégradation systématique, progressive, générale en Occident tout entier de l'image d'Israël" et ce qui l'inquiète particulièrement ce qu'elle touche les jeunes générations, estudiantines, aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en France. Elles sont de plus en plus hostiles à Israël et de plus en plus favorables à "ce qu'ils croient être la cause palestinienne". 

Lucie Claudon

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