Ce sont au total 4.360 roquettes et obus de mortier qui ont été tirés contre Israël par le Hamas et les organisations palestiniennes de Gaza, entre le 10 et le 21 mai, faisant 13 morts et plus de 350 blessés. 3.400 roquettes ont frappé Israël, 680 sont retombées sur le territoire palestinien et 280 se sont abimées en mer. Au cours des 11 jours de confrontation, c'est la ville d'Ashkelon qui a été la plus visée, avec près d'un millier de tirs. 200 roquettes ont frappé dans une fourchette de 40 à 80 kilomètres de Gaza, 120 roquettes ont visé Tel Aviv et la région du Gush Dan et une roquette a parcouru plus de 250 kilomètres, pour exploser en zone inhabitée au nord d'Eilat. Parmi les fusées qui visaient des zones peuplées, 90% ont été interceptées par les batteries Dôme de Fer. Si l'on compare avec les chiffres de la guerre de 2014, où le Hamas avait tiré 4.600 roquettes en 51 jours, cela signifie que l'intensité des tirs était quatre fois et demi supérieure, avec une moyenne de 400 roquettes par jour contre le territoire israélien, contre un peu plus de 90 par jour en 2014.
En prenant en compte les interceptions et les frappes aériennes de Tsahal contre les arsenaux de roquettes des organisations terroristes de Gaza, l'estimation à l'issue de la confrontation, est qu'elles disposent encore de 60% de leur puissance de feu initiale, soit autour de 9.000 roquettes, dont plusieurs centaines capables de frapper le centre d'Israël.
Cela dit, les responsables de la défense israélienne ont vu se confirmer leur diagnostic sur les progrès réalisés par le Hamas et le Jihad islamique dans le développement et la production locale de leur armement, depuis maintenant 20 ans, et faute de pouvoir depuis une dizaine d'années, acheminer des armements de l'extérieur.
Le Hamas a ainsi développé une véritable industrie militaire, en détournant des matériaux de leur usage initial et dont Israël avait autorisé le passage dans la Bande de Gaza. Mais il a aussi trouvé les experts nécessaires pour diriger et organiser son programme, en recrutant notamment des ingénieurs formés dans des universités arabes ou occidentales, mais aussi ceux qui se sont formés depuis 20 ans sur le terrain.
Et le Hamas ne se contente pas de s'appuyer sur des technologies qu'il maitrise, il mise aussi sur le développement de nouveaux armements, tels que les drones aériens et même sous-marins, ou de leur amélioration, comme le fait le Hezbollah, en cherchant à doter ses roquettes de système de guidage pour en affiner la précision et les lancer vers des sites stratégiques, civils ou militaires. L'organisation palestinienne n'y est pas encore parvenue, notamment grâce à des actions préventives d'Israël, comme les frappes concentrées de la semaine dernière sur les centres de développement de l'organisation palestinienne à Gaza. Et Tsahal est en train de réviser les produits et matériaux qu'il lui faudra ajouter à la liste rouge, pour empêcher le Hamas de trouver assez de composants pour ses nouvelles armes.
Pascale Zonszain
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