Les campagnes électorales, la chronique de Stéphane Attal

France.

Les campagnes électorales, la chronique de Stéphane Attal
(Crédit: DR)

Dans sa chronique hebdomadaire sur Radio J mardi 8 juin à 7h10, Stéphane Attal, communiquant et auteur du livre Influencer c’est la communication d’aujourd’hui, est revenu sur les campagnes électorales à quelques jours des scrutins régional et départementale en France.

La campagne pour les Régionales bat son plein alors que celle pour l’élection  du grand rabbin de France vient de s’achever sur le triomphe de Haim Korsia, élu pour la deuxième fois dimanche avec 74,4% des voix.  Cela fait des années que je suis la politique française, un peu moins les  politiques communautaires et pourtant il s’établit des comparaisons entre les deux et je vais tâcher de les démontrer. 

1/ Il faut d’abord un bon candidat. C’est quand même beaucoup plus facile que lorsqu’on doit accompagner quelqu’un qui n’est pas au niveau des autres, et  que l’on doit ramer pour colmater les brèches, réparer ses fautes, ou  commettre l’irréparable pour pouvoir faire entendre son candidat.  Les limites sont souvent dépassées par certaines équipes de  campagne, et la campagne qui vient de s’achever n’a pas été épargnée par cela.

2/ Avoir un bon candidat ça oblige : 

  • A être irréprochable,
  • A tout prévoir avec un coup d’avance,

A écrire le récit de la campagne avec pour seule obsession la victoire,

3/ constituer une équipe de campagne qui soit une dreamteam 

  • Avec un directeur de campagne qui soit un vrai patron, reconnu par son  équipe, qui a la confiance absolue du candidat,
  • Une équipe doit être courte, comme un commando : pas forcément des  amis, mais chacun se respecte, connaît sa mission, celle des autres et  tous rendent compte à leur patron,
  • La com est bien sur essentielle : les tâches doivent être bien réparties,  et surtout les spécialistes doivent travailler en équipe, sans enjeu de  personnes…
  • Une règle d’or : le bénévolat. On ne court pas pour l’argent mais pour la  victoire, le candidat devient l’objet d’une cause, et la cause doit être  plus grand que les individualités.  

4/ Fixer un cap et s’y tenir quelles que soient les tempêtes que l’on affronte

  • Ne jamais répondre aux attaques personnelles ni aux médisances : elles  nuisent à ceux qui les produisent et les épuisent 
  • Produire de la qualité : programme, outils digitaux, évènements,  déplacements. 

5/ Evènementialiser la déclaration de candidature  

  • Xavier Bertrand a négocié la une du Point et une interview fleuve, 
  • Jacques Chirac en 1995 avait déclaré sa candidature dans la voix du  Nord, en terre socialiste, 
  • François Mitterrand en 1988 avait lui, répondu un simple « oui » à la  question de Paul Amar au JT de France 2, 
  • Haïm Korsia pour sa part a choisi de le faire à Marseille dont la  communauté est importante, terre de son ancien Patron, Joseph Haïm Sitruk, 

6/ Rythmer la campagne par des rendez-vous avec les publics 

Sur le digital, dans les évènements, il faut se montrer, ne jamais se répéter  tout en conservant sa ligne directrice, définir des axes de campagne qui sont  autant d’alibis pour développer des actions, qui elles, permettront de  positionner le candidat sur les questions du moment.  

7/ Enfin il faut garder son calme, avoir le sens de l’humour, et avoir la foi !  

Quand on observe le jeu des candidats à la présidentielle, déclarés ou non, on  s’aperçoit que les équipes sont constituées, que les stratégies se peaufinent,  que chaque sortie médiatique est l’objet d’un sondage pour mesurer son  impact.  

Gageons que les prochaines échéances électorales, communautaires,  régionales, ou nationales se dérouleront selon le même schéma. Espérons  dans tous les cas que le résultat soit à la hauteur de l’élection de Haïm Korsia : la bonne personne, au bon endroit pour le bien de l’ensemble de la  communauté et la fin des médisances et de la politique de caniveau.

Stéphane Attal

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