Ce mardi matin à 7h20, dans le Morning d’Ilana Ferhadian sur Radio J, le chroniqueur et ancien officier du renseignement militaire israélien, Raphaël Jerusalmy, est revenu sur la disproportion entre l’attention et l’aide accordées à l’autonomie palestinienne et celles accordées au reste de la planète.
Si l’on regarde la presse, notamment en Europe occidentale, le barème établi pour l’audimat, "un mort palestinien équivaut à 300 morts haïtiens, ou du Sahel ou du Sri Lanka. Ils bénéficient donc […] 300 plus de fois" de couverture médiatique. Ce phénomène ne se retrouve pourtant pas en Amérique latine, en Asie, en Afrique ou dans les pays non musulmans qui, eux, "accordent une importance modérée, proportionnée au conflit du Proche-Orient et pas démesurée comme on le trouve dans le monde occidental".
Au sujet de ce monde occidental, Raphaël Jerusalmy affirme qu’il se dit "post-colonialiste. Il joue la carte morale. Mais, il ne l’est pas du tout puisque, même si en apparence on est plus dans une ère colonialiste, la mentalité colonialiste demeure. C’est l’homme blanc qui s’érige en maître et juge des autres. Et, dans l’engouement pour les Palestiniens respire la condescendance et la commisération".
En ce qui concerne l’aide financière, le barème est plus élevé. "Dans l’aide humanitaire, le Palestinien touche 1 300 fois plus par habitant d’argent que quelqu’un de Haïti, du Sahel ou du Sri Lanka après les grandes catastrophes qui ont frappé ces pays." L’argent a une grande influence pour les Palestiniens, surtout l'argent provenant de l’Union européenne, "car il s’agit de se payer une bonne conscience à bon marché. […] Deux tiers des comités et sous-comités de l’ONU s’occupent de la Palestine et avec un tiers uniquement pour tout le reste de la planète." Ainsi, "il y a là une discrimination et une discrimination raciste à l’égard de tous les autres pays de la planète pour privilégier un seul pays".
Finalement, selon Raphaël Jerusalmy, lire aujourd’hui de la presse française ou belge équivaut à lire "un journal de pays arabe, des pays intégristes. Si vous regardez France 24, vous avez l’impression de regarder Al-Manar". Pour le chroniqueur, il ne reste à présent plus qu’à rendre hommage à "Haïti et au million et demi de réfugiés qui, dix ans après le grand tremblement de terre, attendent toujours qu’on vienne les aider".
Cécile Breton
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