Le sociologue et philosophe Shmuel Trigano était l’invité de Christophe Dard ce lundi matin sur Radio J, à 7h47. Il est revenu sur le vote de confiance de la Knesset et le bilan de Benjamin Netanyahou.
Après douze années au poste de Premier ministre, Benjamin Netanyahou est depuis dimanche soir dans l’opposition. Il a cédé sa place à Naftali Bennett. Sur le plan intérieur, l’ancien chef du gouvernement a combiné réussite économique et réussite sanitaire. Sur le plan social, la situation était toutefois plus complexe. Pour Shmuel Trigano, "aux dernières nouvelles, l’État d’Israël est en huitième position parmi les puissances mondiales. Je crois que c’est clair que le bilan Netanyahou est très positif. Il avait relancé l’économie qui était à un point mort lorsqu’il a pris le pouvoir. Sans doute il y a eu dans la droite ligne du libéralisme une sorte de négligence sur le plan social. Je crois que ça c’est ce que l’on peut lui reprocher sur ce plan là. Mais, sur le plan intérieur, il a réussi à fédérer aussi une grande partie de la population qui vivait la situation dans un état de cassure, à savoir les Juifs du monde séfarade, dont le rapport avec le parti travailliste a été très problématique. C’est ce qui explique pourquoi il a toujours un poids considérable dans la société israélienne".
Aujourd’hui, Benjamin Netanyahou semble donc être un homme particulièrement isolé. "Son visage reflétait une immense tristesse hier (dimanche). Et donc, on peut penser effectivement qu’il se sent isolé. Néanmoins, il reste la personnalité la plus forte. Je ne sais pas vers quoi nous allons. En tout cas, la coalition de minorité qui a le pouvoir aujourd’hui est par définition très faible puisqu’elle rassemble des idéologies qui vont de la gauche jusque la droite. Et donc, le moindre écueil sur la route risque de provoquer la défaite parlementaire". Et pour savoir si Benjamin Netanyahou aura un avenir, ne serait-ce que politique, au sein de la Knesset, "attendons de voir. […] C’est quand même un personnage de grande stature".
Finalement, selon le sociologue, "dans cette coalition, peut-être que le fait de vivre ensemble créera un nouveau consensus. Je l’espère en tout cas. Mais, ça ne me semble absolument pas assuré aujourd’hui. Donc, cette évolution en commun de toutes les forces politiques et idéologiques peut conduire à un nouveau consensus ou bien à une crise à venir et de nouvelles élections."
Cécile Breton
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