Yohanan Manor, politologue, orientaliste et président d’honneur du Center for monitoring the impact of peace (CMIP) était l’invité de Laurence Kahn dans le Morning d'Ilana Ferhadian sur Radio J ce mercredi matin, à 7h47. Il est revenu sur la situation politique en Israël.
La presse israélienne est revenue sur la passation de pouvoir entre Benjamin Netanyahou et Naftali Bennett. Une passation particulièrement rapide et considérée comme très superficielle. Selon Yohanan Manor, "il faut éviter de monter en épingle ce que la presse choisit de monter en épingle. C’est-à-dire que c’est vrai que ce n’est pas habituel, et probablement regrettable, mais nous ne savons pas exactement comment les choses se font et surtout l’essentiel de la passation du pouvoir se passe avec, non pas le Premier ministre mais avec les directeurs généraux et avec le chef d’État-major. […] Le Premier ministre d’accord décide, coordonne, prend l’initiative, décide de la politique avec son gouvernement. Mais, en fin de compte, qui tient le pays ? Ce n’est pas le Premier ministre qui tient le pays. Ceux qui tiennent le pays et à long terme se sont les gens qui sont impliqués au jour le jour dans les actions de sécurité, dans les actions de gouvernement. C’est eux qui transmettent le pouvoir. C’est regrettable que Benjamin Netanyahou ne se soit pas plié à la règle habituelle. […] C’est simplement un signe de son désarroi et de ses échecs, et de son échec."
Naftali Bennett a entamé son mandat. Il semble toutefois bénéficier d’un soutien populaire apparemment quasiment nul. À la question "est-ce qu’il pourra tenir longtemps ?", le politologue répond : "Sur quoi fondez-vous le fait qu’il ne jouit pas d’appuis populaires ? Les huit partis qui ont formé son gouvernement qui a été créé à l’initiative du député Lapid […] et de Monsieur Bennett, le Premier ministre, […] ont un soutien populaire. C’est n’est pas rien huit partis qui, en fin de compte, à la Knesset, ont obtenu la moitié des députés, donc la moitié du pays."
Il faut ajouter que la marche des drapeaux a eu lieu ce mardi. Une marche qui a rassemblé 5 000 personnes sous haute surveillance. Alors qu’ils étaient craints, les affrontements n’ont pas eu lieu. Une situation qui semble dessiner les traits d’une première réussite pour le nouveau gouvernement de Naftali Bennett. "Je crois qu’on peut considérer que c’est un test très difficile qu’ils ont passé convenablement. […] C’est vrai que le gouvernement agit d’une manière rationnelle. Premièrement, il a endossé les recommandations faites par les services, c’est-à-dire par la police et les armées. Et, c’est en fonction de cela que le parcours de cette marche a été modifié et respecté. Deuxièmement, le Hamas avait dit qu’il réagirait. Il a réagi de manière extrêmement faible, c’est-à-dire par des ballons incendiaires. […] C’est la première fois qu’il y a une réaction militaire et ciblée sur certaines personnes. […] Ça veut dire que ce qui a été dans le passé, n’est pas ce qui va être."
Cécile Breton
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