Jonathan Lellouche, docteur en microbiologie-clinique, était l’invité d’Ilana Ferhadian ce lundi matin sur Radio J, à 7h47. Il est revenu sur la situation épidémique en Israël et les répercussions de la hausse du nombre de cas.
Nous l’avons vu, le nombre de patients dans un état grave en raison du coronavirus est en hausse en Israël. Si le taux de positivité n’est qu’à 0,5%, nous constatons tout de même une montée des contaminations. "Il y a une forte montée des nouveaux cas en Israël qui est associée à l’apparition du variant delta indo en Israël", explique Jonathan Lellouche.
Il s’agit d’un scénario critique qui n’était pas attendu par la population. De plus, 40% des nouveaux contaminés étaient déjà vaccinés. À la question de savoir si le vaccin a moins d’effet qu’avant, le docteur en microbiologie-clinique répond : "Non pas du tout. C’est vrai qu’avec le temps le vaccin est de moins en moins efficace mais il reste efficace sur de longues périodes. Il faut dire qu’être vacciné ne protège pas de porter le virus et de le passer à une autre personne. On peut être contaminé sans avoir de symptômes. Ce qui se passe c’est qu’il y a des personnes qui sont contaminées et contaminantes. Elles ne développent pas en général de symptômes ou alors elles développent des symptômes qui sont très faibles dans leur intensité, ce qui permet au virus de se propager de façon assez rapide. Les malades présentent des maladies beaucoup moins difficiles que s’ils n’étaient pas vaccinés."
Nous avons de surcroît entendu parler de la vaccination des 12/15 ans. En Israël, tout est mis en œuvre pour que les adolescents viennent se faire vacciner. "Les gens ne connaissent pas les raisons exactes pour lesquelles on demande aux gens de se faire vacciner et quels sont les risques. On est passés sur une période où les adultes étaient vaccinés et la vie a repris son cours. Donc la question première qui survient est : 'pourquoi est-ce que l’on doit faire vacciner les enfants ? C’est un nouveau vaccin. On a peur.' Mais on sait que la majorité des nouvelles contaminations sont aussi chez les enfants. Les enfants sont le facteur principal de contamination dans la population'. Pour Jonathan Lellouche il est donc important que les jeunes de 12 à 15 ans aillent se faire vacciner.
Il faut également savoir que l’apparition de variants est un phénomène purement naturel. "Les virus comme les bactéries savent s’adapter à la nature, à l’environnement où ils se trouvent. […] Il y a aujourd’hui des dizaines de variants qui sont connus du coronavirus. L’apparition du variant est très spécifique à l’épidémiologie. […] On va voir de plus en plus de cas de personnes vaccinées qui sont contaminées. C’est exactement le même processus qu’avec la grippe en hiver."
Certains spécialistes, comme Cyril Cohen, prévoient une montée des infections d’ici deux à trois semaines. Nous parlons aussi d’éventuellement 500 nouvelles contaminations la semaine prochaine. "Dès que le coefficient passe la barre du 1 ça veut dire qu’une personne infectée est capable de contaminer plus d’une personne", et c’est ce qui provoque la propagation de l’épidémie dans la population, précise Jonathan Lellouche. "C’est tout à fait logique que, si on continue dans cette voix, d’ici une à deux semaines on atteindra 500 et peut-être sous deux semaines 1 000 contaminations. C’est pour ça que les autorités vont peut-être remettre toutes les restrictions." Pour le docteur, il est aussi certain que cette troisième dose sera nécessaire. "La seule question est [de savoir] quand est-ce que l’on va la faire. Ça va être en fonction du processus d’anticorps qu’il y a chez chaque personne."
Nombreux sont ceux à encore appréhender la vaccination. Jonathan Lellouche estime que ces personnes-là doivent "regarder autour d’elles. Qu’elles aillent se promener dans un hôpital et voir le nombre de personnes qui sont décédées et je pense que ça va les inciter à se faire vacciner". Il explique également qu’il y a aujourd’hui "énormément d’essais cliniques qui prouvent que le vaccin est sûr. Il faut comprendre qu’il n’y a aucun vaccin qui n’a pas d’effets secondaires. Il y a beaucoup plus de personnes qui sont décédées l’année dernière de paracétamol que de personnes qui sont décédées à cause du vaccin du Pfizer".
Finalement, pour le docteur en microbiologie-clinique, "il faut préconiser la prévention. Il faut continuer à utiliser le masque. […] Comme on ne sait pas exactement quels sont les effets sur le long terme de la protection du vaccin, je pense que c’est important de porter le masque".
Cécile Breton
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