Avi Primor, ancien ambassadeur d’Israël en Allemagne, était l’invité d’Olivier Issembert ce lundi matin sur Radio J, à 10h. Il a fait le bilan de la visite du président allemand, Franck-Walter Steinmeier, en Israël.
La semaine dernière, Frank-Walter Steinmeier s’est rendu en Israël pour saluer le départ du président israélien, Reuven Rivlin, dont le mandat expirera ce mercredi. Il en a profité pour affirmer à nouveau la détermination de Berlin à empêcher Téhéran de se munir de l’arme nucléaire. Il a notamment qualifié les missiles du Hamas d’inacceptables. Pour Avi Primor, cette rencontre marque l’amitié du président allemand envers Israël. "Il a été un ami d’Israël, il a été un passionné d’Israël depuis longtemps. Il est très imbu de l’histoire allemande et surtout de l’histoire du nazisme et des crimes nazis. [Toutefois], quand il parle avec notre président, il ne manque pas de critiques non plus, concernant évidemment le problème palestinien. Il ne le dit pas en public puisqu’il ne veut pas critiquer Israël en public. Mais, dans les conversations internes, il le dit très fermement et il pense qu’il en va de notre avenir".
Même si nous voyons les agressions antisémites se multiplier en Allemagne, cette situation n’impressionne pas Avi Primor. Il sait effectivement que l’antisémitisme ne fait pas partie de la majorité de la population allemande. "Les enfants allemands sont éduqués à l’école contre l’antisémitisme. Il y a des minorités antisémites mais elles diminuent. Ceci dit, il y a des émigrants qui viennent d’autres pays. Il y a le problème de l’Islam en Allemagne qui grandit de plus en plus parce qu’il y a une émigration de pays musulmans. […] Et cela joue beaucoup à l’égard de l’animosité envers les Juifs. […] Mais, il y a évidemment une partie des Allemands qui est toujours imbue du nazisme ou de l’antisémitisme ou du racisme d’autrefois".
Face à cette situation, les autorités sont, selon Avi Primor, particulièrement embarrassées. "Elles ne savent pas comment traiter avec [les minorités antisémites]. En même temps, [les autorités] sont vouées aux droits de l’Homme. Et, quand on dit droits de l’Homme, ce sont les leçons qui ont été apprises de l’époque du nazisme. [On parle aussi] de tout le monde, pas seulement des Juifs. C’est [également] contre le racisme. Ça veut dire aussi les Noirs, ça veut dire aussi les Arabes, ça veut dire aussi les Chinois."
Finalement, il faut savoir que Berlin et Washington ont pris une initiative pour contrer la recrudescence alarmante de l’antisémitisme et le négationnisme de la Shoah dans le monde. Pour l’ancien ambassadeur d’Israël en Allemagne, ceci est une bonne chose. "Je crois que toute publicité que l’on fait pour lutter contre l’antisémitisme, contre le racisme en général, est bénéfique. Ça crée une atmosphère, ça donne du vent à ceux qui éduquent les enfants contre le racisme. C’est une bonne chose. Mais, l’essentiel, c’est ce que les enfants apprennent à l’école pour ne pas dire ce qu’ils apprennent à la maison."
Cécile Breton
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