Patrick Sorkin, professeur et chef du service coronavirus à l’Hôpital de Bnei Brak, était l’invité de Olivier Issembert ce mercredi matin sur Radio à J, à 8h50. Il est revenu sur l’évolution du Covid en Israël.
Ce mardi, plus de 500 nouveaux cas de Covid ont encore été enregistrés en Israël. Le millier devrait même être atteint dès la semaine prochaine. Face à cette situation, le ministère de la santé israélien demande des limitations en matière de rassemblements des moins de 16 ans qui représentent la moitié des nouveaux cas. Pour Patrick Sorkin, « l’inquiétude existe sensiblement depuis un an et demi. Rien n’a changé. Il y a eu une espèce de pause pendant deux mois et demi mais le virus est toujours là. Il ne s’est pas atténué. Il continue de muter et, de ce fait, l’inquiétude est existante comme le virus n’a absolument pas bougé en termes de pics ».
À la question de savoir quelles mesures il mettrait en place, le professeur répond : « Il n’y a pas de résolution en termes de mesures. Il y a plusieurs aspects. Il y a l’aspect au niveau individuel et l’aspect au niveau de l’État ou au niveau social. Au niveau de l’individu, il doit faire attention à ce qu’il fait, à savoir qu’il doit porter des masques dans des locaux fermés. En termes d’Israël, le tourisme en dehors d’Israël doit être déconseillé. […] Le citoyen israélien doit limiter ses voyages en dehors d’Israël. En termes global, […] le vaccin Pfizer marche à peu près à 60% ou 63% concernant le delta, ce qui est encore un bon résultat mais ce n’est pas suffisant. Les malades hospitalisés graves à l’heure actuelle ont tous des maladies excessivement graves de base. Il y a une extension de l’épidémie mais, les malades sont beaucoup plus âgés que la première, deuxième et troisième vague. »
Patrick Sorkin nous explique également que le peuple israélien suivait les directives jusqu’à il y a deux mois et demi. Toutefois, « depuis deux mois et demi, les gens considèrent que c’est terminé et que tout va bien. Là, il y a une période de relâchement. Mais, rapidement, les gens prennent conscience que la situation n’est pas terminée et, de ce fait, doucement et sûrement, ils reprennent les mêmes attitudes qu’ils avaient au départ. C’est trop tôt pour évaluer la situation. Il faut attendre quinze jours, trois semaines pour voir comment les gens réagissent par rapport aux recommandations gouvernementales ».
Le chef du service coronavirus à l’Hôpital de Bnei Brak considère en outre que les autorités israéliennes n’ont pas adouci les mesures trop tôt. Pour lui, « le citoyen ne fait pas son travail. […] Il n’y a pas de prise de conscience, de responsabilité. La responsabilité se situe au niveau de l’individu ». Finalement, selon Patrick Sorkin, ce qui se passe actuellement en Israël risque de se passer aussi en France. « La mutation du delta progresse énormément, non seulement en Europe mais également aux États-Unis et même en Angleterre. »
Cécile Breton
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