Jacques Benillouche, journaliste israélien, était l’invité de Ilana Ferhadian ce lundi matin dans le Morning sur Radio J. Il est revenu sur la situation économique en Israël.
Avigdor Liberman a récemment pris la décision de suspendre les prises en charge des frais de crèche pour les étudiants de Yeshiva sans emploi. Une décision qui a toutefois provoqué beaucoup de remous. Certains députés orthodoxes parlent même de croisades contre les Juifs-orthodoxes et d’actes commis contre la Torah. Depuis le départ de Benjamin Netanyahou, on assiste donc vraisemblablement à l’éviction des partis religieux du pouvoir. Jacques Benillouche estime tout de même que la société israélienne en avait besoin. "Je pense qu’il y avait une trop grande mainmise des partis orthodoxes qui imposaient leurs conditions. Il fallait mettre un petit peu le holà dans tous les domaines. La décision de Liberman n’est pas vraiment négative parce qu’il a estimé que ceux qui ne travaillaient pas n’avaient pas le droit à des indemnités pour gardes d’enfants."
En revanche, cet argent récupéré de la part de 19 000 foyers, ne sera en aucun cas perdu. "Il va le transférer aux jeunes de toutes les écoles maternelles, parce que, en Israël, l’État ne finance les écoles maternelles qu’à partir de l’âge de trois ans. Il compense, ce n’est pas un argent qui est perdu pour tout le monde. Ce sont les orthodoxes qui paient le prix mais c’était dans son programme. […] Donc ce n’est pas une surprise."
Le parti islamiste Ra'am a de surcroît annoncé dimanche qu’il mettait fin à une coopération parlementaire avec la coalition, refusant ainsi une majorité. Nous pouvons alors penser qu’il s'agit d’un acte bien réfléchi puisque le gouvernement israélien doit justement réunir la majorité pour adopter le budget de l’Etat. Cela sera d’ailleurs un des grands combats d’Avigdor Liberman. Mais, pour Jacques Benillouche, ce n’est pas du sabotage. "Il y a eu des accords écrits. Lapid n’a pas voulu faire des accords verbaux. Il a demandé à chaque parti d’écrire ses désidératas. Il a même demandé à chaque parti quel poste ministériel il voulait. […] Ce n’est pas une nouvelle décision. Ce n’est pas une nouvelle exigence. Il demande simplement ce qui a été accordé au départ. C’est pour ça que le gouvernement a accepté hier de respecter ces engagements. Un engagement entre autres c’était de transférer le pouvoir des zones arabes au ministère du travail parce que les partis arabes ont une introduction au niveau des commissions [de ce ministère]."
Le journaliste ne craint pas les coalitions. "Mais, à l’heure actuelle, il y a une manipulation qui est faite au sein du Likoud pour essayer de créer des transfuges, pour essayer de ramener deux ou trois députés du parti de Yesh Atid ou du parti de gauche pour les ramener au Likoud. […] La question qui peut se poser c’est que, si on continue comme ça à débaucher sans arrêt les députés, nous risquons de ne pas avoir une majorité et cela est vrai. S’il n’y a pas de débauchage, on aura un gouvernement qui arrivera à voter le budget parce que le budget qui a été conçu par Liberman a beaucoup d’avancées économiques qui sont fondamentales. Empêcher ces avancées économiques serait un problème pour le pays. […] C’est un budget qui a besoin d’être fait parce que l’on souffre à l’heure actuelle".
Jacques Benillouche évoque finalement un deuxième point fondamental : le logement. "Il y a des mesures concrètes qui vont être prises par Liberman. On a une crise du logement assez importante : on ne construit pas. Il faut 55 000 logements par an et on n’en construit que 45 000". De plus, dans les zones industrielles n’ont utilisées, Liberman a décidé de transformer les bureaux en appartements. "Là, il ne faudra pas attendre quatre ans mais six mois pour transformer. On va pouvoir créer des logements pour jeunes et pour retraités qui pourront très vite loger. […] Ça va faire baisser les prix et ça va faire baisser la demande. […] On en a besoin en Israël".
Cécile Breton
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