Israël a averti mardi le géant des biens de consommation Unilever Plc des "conséquences graves" d'une décision de la filiale Ben & Jerry's de cesser de vendre des glaces dans les territoires occupés par Israël, et a exhorté les États américains à invoquer des lois anti-boycott. Le bureau du Premier ministre Naftali Bennett a déclaré avoir parlé avec le PDG d'Unilever, Alan Jope, de la "mesure anti-israélienne flagrante" du fabricant de glaces. "Du point de vue d'Israël, cette action a de graves conséquences, juridiques et autres, et elle s'opposera de manière agressive à toute mesure de boycott visant les civils", a affirmé Bennett à Jope, selon le communiqué de son bureau. "La décision de Ben & Jerry’s est une capitulation honteuse à l'antisémitisme, au mouvement BDS (de boycott des produits israéliens, ndlr), à tout ce qui est mauvais dans le discours anti-israélien et anti-juif", a commenté pour sa part le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid dans une vidéo.
Avi Zinger, PDG de Ben & Jerry's Israël, a indiqué qu'il n'était pas disposé à refuser de vendre la crème glacée aux citoyens israéliens dans les colonies et qu'il en a été légalement empêché. "Alors quand ils (Ben & Jerry's) ont réalisé qu'il n'y avait aucun moyen que je l'arrête, ils ont décidé de ne pas renouveler mon contrat", a-t-il précisé. Unilever n'a pas immédiatement répondu. Gilad Erdan, ambassadeur d'Israël à Washington, a indiqué qu'il avait évoqué la décision de Ben & Jerry's dans une lettre envoyée à 35 gouverneurs américains dont les États ont légiféré contre le boycott d'Israël. "Des mesures rapides et déterminées doivent être prises pour contrer de telles actions discriminatoires et antisémites", lit-on dans la lettre, tweetée par l'envoyé, qui compare l'affaire à l'annonce d'Airbnb en 2018 selon laquelle il retirerait les propriétés locatives des colonies.
Gabriel Attal
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