Ce n'est pas parfait, le dispositif commence à donner des premiers signes de fatigue, mais clairement on n'a rien trouvé de mieux. C'est la position des principaux responsables sanitaires israéliens, qui tentent de convaincre les derniers irréductibles d'aller se faire vacciner. Plusieurs études publiées ces derniers jours confirment d'ailleurs le rôle défensif du vaccin contre le Covid. D'abord, cette étude réalisée par le ministère israélien de la Santé et qui constate que 80% des personnes vaccinées qui ont été testées positives au Covid, n'ont contaminé personne d'autre. Autre constat relevé dans ce rapport : le fait que les vaccinés immunodéprimés sont mieux protégés contre des formes graves de Covid que les personnes non vaccinées sans antécédent médical.
Alors, il est vrai aussi que le bouclier vaccinal semble s'affaiblir sur la longueur. L'étude réalisée par la Caisse d'assurance-maladie Leumit sur plus de 25.000 sujets, constate que les personnes qui ont reçu leurs deux doses de vaccin anti-Covid avant la fin du mois de février ont deux fois plus de risque d'être contaminées par le virus, que celles qui ont été vaccinées plus tard dans l'année. Cet élément est important, sachant qu'Israël a été le premier pays à lancer sa campagne vaccinale et fournit donc des repères sur la durée d'efficacité du vaccin et le rythme de décrue du niveau des anticorps dans l'organisme. Mais il faut aussi prendre en compte le fait que la première population à avoir été vaccinée est celle des plus de 65 ans. Donc, il faut encore établir si c'est uniquement la durée de protection qui est en cause ou le niveau d'immunité des personnes les plus âgées face au virus et au variant. Ce qui sera déterminant pour décider d'une troisième injection. On sait qu'Israël a déjà commencé depuis quelques semaines à inoculer ce booster aux sujets immunodéprimés. Mais il faudra vérifier s'il n'est pas plus utile de modifier le séquençage du vaccin pour le rendre efficace contre le variant Delta. Donc, là encore, ces données sont insuffisantes pour tirer une conclusion catégorique.
En tout cas, Israël atteint maintenant le cap des 100 malades grave, qu'il n'avait plus franchi depuis le début du mois de mai. En revanche, le nombre de malades sous respirateur n'augmente pas, contrairement à ce qui s'était produit dans les trois vagues précédentes. Cela dit, le directeur général du ministère de la Santé appelle à la prudence, car la situation est évidemment dynamique. Israël regarde surtout du côté de l'Angleterre, où le facteur de contagion vient de repasser sous le 1. Le variant Delta s'est déclaré en Angleterre 40 jours avant Israël. Donc, il s'agit de suivre les effets de la politique d'ouverture du gouvernement britannique, mise en place à l'issue d'une campagne de vaccination massive. Si les chiffres se confirment, cela voudra dire qu'il est possible de freiner cette nouvelle vague en augmentant le nombre de sujets vaccinés. Et en Israël, il en manque toujours un million.
Jusqu'à présent, la campagne de communication du Premier ministre Bennett n'a eu que peu d'effet. Au cours de la semaine écoulée, seuls 14.000 Israéliens ont reçu leur première injection. On est donc très loin du compte. Et si la motivation ne remonte pas, c'est l'extension du recours au pass sanitaire qui devrait pousser les récalcitrants à aller se faire vacciner.
Pascale Zonszain
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.