49 chefs d’Etat et de gouvernement étaient réunis jeudi après-midi en Israël, à Jérusalem, au mémorial Yad Vashem, pour le 5e forum de la Shoah et les commémorations des 75 ans de la libération d’Auschwitz. A la tribune, se sont succédé le président israélien Reuven Rivlin, le Premier Ministre Benyamin Netanyahou, le président du Forum mondial de la Shoah et du Congrès juif européen Moshe Kantor, le président russe Vladimir Poutine, le vice-président américain Mike Pence, le président français Emmanuel Macron, le prince Charles, le président allemand Frank Walter Steinemeier et enfin le grand rabbin d’Israël Meir Lau. Des discours évidemment centrés sur la tragédie de la Shoah et la lutte contre l’antisémitisme.
Benyamin Netayahou: "Nous condamnons les tyrans de Téhéran"
Reuven Rivlin, en premier sur l'estrade, a souligné que le peuple juif sait que "si nous ne nous souvenons pas, l’histoire peut se répéter". Il a ajouté qu’Israël n’est pas une compensation pour la Shoah… Israël a été créé parce que c’est notre patrie Israël n’est plus une victime. Nous nous défendrons toujours et nous défendrons notre peuple".
Benyamin Netanyahou a lui déclaré : "Votre présence à Jérusalem honore la mémoire des 6 millions de victimes de la Shoah, Israël et le peuple juif vous en remercie." Avant d’ajouter : "Aujourd’hui (jeudi), nous avons une voix, une terre, un bouclier pour nous protéger". "Nous condamnons les 'tyrans de Téhéran' et j’appelle tous les gouvernements à faire face à l’Iran. Israël fera tout ce qui est nécessaire pour défendre notre Etat et l’avenir du peuple juif", a conclu Benyamin Netanyahou.
Vladimir Poutine a lancé ensuite : "Nous sommes unis par une responsabilité commune, nous avons une dette à l'égard du passé" "Ce meurtre systématique, la solution finale du peuple juif, c’est une des pages les plus sombres de l’Histoire de l’humanité mais n’oublions pas ceux qui ont collaboré, qui étaient encore plus cruels que les nazis eux-mêmes", a affirmé le président russe.
Emmanuel Macron: "La Shoah ne peut être utilisée pour justifier la division ou la haine"
Le vice-président américain, Mike Pence, qui représentait le président Donald Trump qui était au forum économique de Davos en Suisse, a ensuite souligné : "Le souvenir est une obligation pour chaque génération" "On ne peut pas marcher sur le sol d'Auschwitz sans être empli de douleur. Nous devons nous préparer à affronter les marées d‘antisémitisme et de haine antisémite à travers le monde, et garder les mains liées ensemble pour agir. Ce que nous commémorons ici ne doit plus jamais se reproduire. Le peuple d’Israël doit rester ferme contre la république d’Iran", a précisé l'ancien gouverneur de l'Indiana.
Est venue ensuite le tour du président français Emmanuel Macron de s'exprimer à la tribune. Le chef de l'Etat a précisé : "L'Holocauste ne saurait être une histoire que nous pourrions revisiter ou manipuler." La Shoah ne peut être utilisée pour "justifier" la "division" ou la "haine", a ajouté l'ancien ministre de l'économie. "L’antisémitisme ressurgit avec son cortège de haine et d’intolérance. l’antisémitisme n’est pas seulement le problème des Juifs, c'est aussi le problème des autres...", a conclu Emmanuel Macron.
A suivi le prince Charles. "Nous ne devons jamais oublier que c'est aussi notre histoire, une histoire d'une inhumanité inconcevable. Les leçons de la Shoah restent pertinentes à ce jour. La haine et l'intolérance nous guettent", a confié le prince de Galles, fils de la reine Elisabeth II.
Le président allemand Frank-Walter Stenmeier a commencé son discours par la bénédiction en hébreu chekheyanou et a ensuite souligné en anglais : "Nous voulons être à la hauteur de notre culpabilité (...) Nous protégeons des vies juives, nous sommes aux côtés d'Israël!"
Le Grand Rabbin d'Israël Meir Lau est également monté à la tribune en comparant le monde à l'arche de Noé.
L'allumage de la torche du souvenir par les survivants de la Shoah Colette Avital et Rose Moscowitz a suivi puis les 49 chefs d'Etat et de gouvernement ont tous déposé une gerbe devant le monument de commémorations du soulèvement du ghetto de Varsovie. Enfin, la prière du "El Maleh Rahamim", une prière funéraire juive pour l'élévation des personnes disparues, a été chantée par le chantre de Tsahal. Le Kadich a enfin été récité par un survivant de la Shoah Naftali "Tuli" Deutsch.
Gabriel Attal
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