Marc Bensimon était l’invité d’Ilana Ferhadian ce matin dans le Morning de Radio J à 8h30. L’avocat du Bureau National de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) s’est exprimé sur le procès de Jean-Marie Le Pen qui se tient ce mercredi à Paris pour ses propos sur la «fournée» à l’égard de l’artiste Patrick Bruel en 2014. Alors que son interlocutrice lui avançait le nom du chanteur, d'origine juive, le fondateur du FN a commenté en riant : "Ca ne m'étonne pas. Écoutez, on fera une fournée la prochaine fois!" Des mots prononcés dans une vidéo de son "journal de bord" diffusée sur le site internet du Front National (FN). L’ancien président du FN de 93 ans est renvoyé pour provocation à la haine antisémite.
Marc Bensimon a rappelé que la lenteur de la procédure judiciaire a été, en grande partie, due à l’immunité parlementaire soulevée par Jean-Marie Le Pen et le responsable des publications sur le site internet Jean- François Jalkh retardant les poursuites de cinq ans. Le fondateur du parti d’extrême droite avait soutenu que le terme de "fournée" n'avait "évidemment aucune connotation antisémite, sauf pour des ennemis politiques ou des imbéciles". Habitué des tribunaux, il avait déjà été condamné en 1993 considérant que les chambres à gaz n’étaient qu’un « détail de l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale ».
Pour l’avocat militant du BNVCA, "la culpabilité de Jean-Marie Le Pen est évidente, immédiatement lorsqu’on lui parle de Patrick Bruel il se met à rire (…) on sait que Patrick Bruel est juif, tout le monde le sait même si Jean-Marie Le Pen prétend l’inverse et il fait incontestablement référence aux fours crématoires utilisés dans les camps d’exterminations nazis en utilisant le terme 'fournée'".
Ces propos avaient attisé les vives critiques au sein du parti d’extrême droite notamment celles de Marine Le Pen qui avait évoqué « une faute politique » et ordonné le retrait de la vidéo.
Mais pour Marc Bensimon, ces condamnations ne sont qu’une façade et « le caractère antisémite reste ancré dans l’ADN du parti et ce malgré une image policée que l’on veut donner aujourd’hui pour des raisons électorales ».
Alexandra Senigou
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