Ce mercredi matin Jean-Louis Bourlanges, Président de la Commission des affaires Etrangère à l’Assemblée Nationale, était au micro de Christophe Barbier dans l'émission "Le Barbier du Matin" sur Radio J. Il est revenu sur le retrait des troupes américaines en Afghanistan et sur la prise de pouvoir des Talibans. Le parlementaire a également évoqué la prise de position d’Emmanuel Macron sur la question.
Pour Jean-Louis Bourlanges « les Américains étaient dans une impasse en Afghanistan depuis de longues années, c’est leur troisième expédition militaire qui échoue, celle-ci a été la plus longue peut-être la plus coûteuse aussi (…) on a essayé d’endiguer l’écrin de Ben Laden et surtout on a essayé de faire quelque chose qui ne marche pas : une reconstruction ».
Selon lui, en plus de l’échec militaire, ce retrait brutal des forces américaines en Afghanistan révèle le manque de solidarité à l’égard de la population afghane et vis-à-vis des alliés de l’OTAN : "On a une espèce de doute en ce qui concerne l’engagement des Etats-Unis. Malgré leurs discours réconfortants pour les alliés, tout s’arrête d’un seul coup on ne sait pas pourquoi."
« Il y a une vertigineuse impuissance de la plus grande puissance militaire du monde face à quelques milliers de guerriers, et à l’arrivée nos principes fondamentaux aimables tels que l’égalité hommes-femmes l’Etat de droit, les libertés individuelles s’envolent (…) On est dans une situation où l’Occident est suspendu au-dessus de son propre vide."
S’il ne faut pas attendre des Talibans de grands changements dans leur doctrine, la différence se trouve cependant dans l’importance donnée à l’image qu’ils renvoient au monde. "Aujourd’hui ils ont conscience que s’ils veulent s’insérer dans l’Afghanistan d’aujourd’hui il faut qu’ils mettent un peu de 'communication dans leur vin'. Il est évident que le discours social, culturel, religieux est absolument le même, c’est un islamisme intégriste qui est totalement liberticide et complètement féminicide."
Sur la question du retour d’un foyer de terrorisme en Afghanistan « la tranquillité est un mot qu’il faut oublier, l’Afghanistan sera un endroit privilégié pour un certains nombres de gens qui voudront s’y implanter et il faut garder en tête que Daesh cherche un sanctuaire depuis qu’il a été éliminé d’Irak ».
Sur l’engagement de la France en Afghanistan Jean-Louis Bourlanges estime que la main tendue d’Emmanuel Macron au peuple afghan montre que « la France ne se désengage pas de la zone ».
Alexandra Sénigou
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