Denis Charbit, professeur de Sciences Politiques à l’Université ouverte d’Israël, était au micro d’Ilana Ferhadian ce lundi matin dans le Morning de Radio J à 8h30 pour évoquer l’actualité diplomatique israélienne.
Denis Charbit est notamment intervenu au sujet la rencontre secrète entre le président israélien Yitzrak Herzog et le roi Abdallah II de Jordanie après des années de contentieux: "Cela symbolise la continuité de la politique des affaires étrangères israélienne même du temps Netanyahou c’est à dire les accords d’Abraham mais sans oublier les premiers partenaires d’Israël c’est à dire l’Égypte et la Jordanie, et au nom des accords d’Abraham on a souvent négligé ces voisins essentiels." Si ces réunions ne sont pas encore annoncées ni photographiées, on note tout de même un certain progrès "on les annonce quelques jours plus tard là où avant ça n’aurait même pas été annoncé ou alors très discrètement, là c’est publiquement, je crois que ça témoigne de la volonté d’Israël et de la Jordanie de retrouver une entente. La réalité diplomatique d’Israël c’est qu’elle améliore ses relations avec le monde Arabe".
Alors que des frappes présumées israéliennes ont été interceptées dans la nuit de jeudi par des systèmes de défense russes en Syrie, on constate que la Russie joue un vrai rôle dans la région, pour Denis Charbit "il y a eu une intimité Poutine-Nehanyahou et il faudra voir si Naftali Bennett va savoir lui-aussi trouver cette chimie, Israël est intéressée par le maintien de cette présence russe, c’est un facteur de stabilité dans la région mais il faut définir les règles du jeu. Là aussi la diplomatie a un rôle à jouer".
Denis Charbit est également revenu sur la question des incessants reports de l’évacuation du village bédouin de Khan Al-Ahmar en Judée-Samarie. "C’est la patate chaude. Ce sont des bédouins qui avaient été expulsé d’Israël en 1952 et qui se sont installés dans cette zone. Entre temps Israël est présente depuis 1967 et se retourne vers la cour Suprême qui rend une réponse favorable aussi bien à un maintien qu’à une évacuation selon ce que dit le gouvernement." Un sujet délicat qui soulève un problème moral "nous n’avons rien à gagner à établir notre autorité en évacuant des personnes qui sont dans des locaux vétustes, si il faut les régulariser alors il faut le faire, cette évacuation doit être abolie. Quand une mesure inhumaine est en cause il faut bien réfléchir : on n’expulse pas des bédouins".
Alexandra Senigou
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