L'avocate au procès des attentats du 13 novembre 2015 Me Samia Maktouf était au micro d’Ilana Ferhadian ce jeudi matin à 8h30 dans le Morning sur Radio J. Au lendemain de l’ouverture des procès du 13 novembre, l’avocate a expliqué « je représente une quarantaine de parties civiles de différentes nationalités différentes langues, sur les trois sites où les attentats terroristes ont eu lieu. C’était très important pour les parties civiles que ce procès s’ouvre. »
Environ 300 victimes devraient témoigner aux audiences alors que 1 800 parties civiles sont représentées. Des victimes parfois encore très choquées « pour des raisons personnelles et psychologiques, certaines ont fait le choix de ne pas s’exprimer, ces gens n’ont pas forcément envie de se retrouver dans la même salle que celui qui a tué leurs proches ».
Dans le box, 14 des 20 accusés sont présents physiquement dans le box des accusés dont le terroriste Salah Abdeslam. Mercredi, l’unique membre encore en vie du commando a profité de son entrée dans le box pour se présenter en tant que « combattant de l’Etat islamique », il s’est également plaint de ses conditions de détention « il est normal qu’il puisse s’exprimer librement, c’est cela les droits de la défense, en revanche, les propos qui ont été prononcé par ce criminel sont honteux, moi j’ai mal pour les victimes qui ont entendu ces propos, et face à eux un criminel qui sera plaint de ses conditions de détention. Sa posture haineuse est celle d’un protocole islamisme terroriste classique. La grandeur du verdict rendu sera celle de l’Etat de droit.»
Si l’objectif de ce procès est bien sûr de juger les terroristes, c’est aussi un moyen de montrer au grand jour les failles qu’il y a pu avoir dans notre système de sécurité nationale, notamment certaines failles des renseignements français alors que l’on sait que certains terroristes étaient connus et fichés « ce procès n’est pas le procès des failles de fonctions des services de renseignements, c’est celui du terrorisme. Pour autant ces dysfonctionnement vont permettre de comprendre ce qui s’est passé, c’est ce que les victimes ont besoin de comprendre ».
De nombreux responsables politiques devraient s’exprimer à la barre tels que l’ancien président de la République François Hollande, ou encore Bernard Cazeneuve. Mercredi, Samia Maktouf a appelé sur Twitter à ce que les politiciens qui vont se succéder ne tentent pas d’utiliser cette enceinte juridique pour en faire une tribune politique « ce procès n’est pas une tribune politique, il ne s’agit pas de s’exprimer dans un cadre de campagne électorale. Les victimes ne parlent pas souvent, on leur donne la parole pendant les procès mais plus jamais après, elles ont besoin de vérités, c’est la place des victimes qui est importante dans ce procès ».
Alexandra Senigou
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.