Le professeur de Sciences politiques à l’Université ouverte d’Israël, Denis Charbit, était au micro d’Ilana Ferhadian à 8h30 ce lundi matin dans le Morning de Radio J. Il est notamment revenu sur la traque des terroristes échappés de la prison de Gilboa la semaine dernière et sur les relations entre l’Etat hébreu et ses voisins arabes.
Israël était sous tensions ce week-end avec une riposte importante de Tsahal après des tirs de roquettes sur le territoire israélien. La situation est tendue dans le sud du pays, alors même que le ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid, présentait dimanche une "nouvelle vision" pour stabiliser les relations entre Israël et Gaza. On parle de négociations économiques tout en empêchant le Hamas de s’armer.
Pour Denis Charbit « On n’est pas dans une période où on a des leaders qui veulent faire la paix avec leurs voisins arabes. Leur objectif est plutôt de gérer le conflit, et pas le résoudre. Pour Israël stratégiquement il est préférable d’avoir à ses cotés une autorité forte qui fait appliquer un cessez le feu. Le Hamas avec toutes les craintes et l’hostilité qu’on lui porte est un « partenaire confortable », pas idéologiquement bien évidemment, mais parce qu’il s’est imposé en tant qu’autorité forte dans la bande de Gaza.»
Le professeur de sciences politiques a également réagi à l’évasion des terroristes prisonniers arabes de la prison de Gilboa. Deux d’entre eux sont toujours dans la nature, et toujours recherchés, et l’on a vu des arabes israéliens refuser de leur porter assistance alors qu’ils souhaitaient rejoindre une ville arabe. Pour Denis Charbit, « parfois il faut des évènements 'spectaculaires' comme celui-ci pour nous faire réfléchir à des choses auxquelles on a pas envie de réfléchir. Ici qui a envie de se pencher politique menée dans les prisons israéliennes ? Personne. Alors que là on est obligé de le faire. Voilà une affaire qui réveille surtout sur le plan symbolique les passions. »
« C’est vécu par les juifs israéliens comme une humiliation : comment la 'start-up Nation' dotée de l’arme nucléaire peut se laisser duper par des prisonniers ? Il faut savoir que les Palestiniens se voient comme des losers qui collectionnent les échecs. Et de voir qu’un arabe israélien ne leur tend pas la main lorsqu’ils s’échappent c’est un coup supplémentaire. » a-t-il expliqué. Le fait d’avoir pu arrêter quatre des six prisonniers sans les abattre est une grande fierté. « Cela permet de rétablir l’ordre et le silence, et c’est tout ce que veut Israël. Que les choses se calment. »
Alexandra Senigou
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