Si l'on regarde les événements depuis la fin de la semaine, il y a clairement une tendance préoccupante. Trois nuits de suite, les habitants de l'ouest du Néguev ont été visés par des tirs de roquettes palestiniennes de la Bande de Gaza. Et les harcèlements nocturnes sur la barrière, tout comme les lancers de ballons incendiaires n'ont pas cessé au cours de l'été, en dépit des frappes de riposte de l'aviation de Tsahal contre des objectifs du Hamas dans le territoire côtier. Et il faut encore ajouter un élément nouveau et inquiétant : des tirs à l'arme lourde la nuit vers les maisons de Sdérot. Ces tirs sont d'autant plus dangereux qu'ils ne déclenchent pas de système d'alerte.
Si l'on remonte vers le nord, il y a bien sûr l'évasion des six terroristes palestiniens de la prison de Gilboa le 6 septembre. Les six détenus sont tous de Djénine et leur action a fait l'effet d'un réveil auprès de la population palestinienne de Cisjordanie. Les différents accrochages avec des soldats de Tsahal aux points de friction près des villes palestiniennes en Judée Samarie, et même dans les quartiers est de Jérusalem, en sont un premier résultat.
Et puis on a assisté depuis quelques jours à une reprise des attaques à l'arme blanche. Vendredi une attaque a visé des policiers en faction dans la vieille ville de Jérusalem près du Mont du Temple. Lundi matin, ce sont des soldats de Tsahal au barrage du Gush Etsion en Judée qui ont déjoué une attaque. Et quelques heures plus tard, c'est un jeune Palestinien qui blessait deux civils israéliens dans une boutique près de la gare routière de Jérusalem. Là, on peut clairement parler d'escalade.
Il faut encore suivre ce qui peut se passer dans les différentes prisons où sont détenus des terroristes palestiniens. Après l'évasion de la semaine dernière, l'administration pénitentiaire a entrepris d'inspecter les cellules à la recherche d'autres tentatives d'évasion. Les visites aux détenus sécuritaires palestiniens ont été suspendues jusqu'à la fin du mois. Les chefs terroristes emprisonnés peuvent décider de lancer des mouvements de rébellion ou de grève de la faim, qui feraient écho à des appels aux émeutes dans les territoires.
On assiste donc à une combinaison de facteurs, qui, s'ils amorcent une synergie, peuvent effectivement déboucher sur une escalade de la violence, ponctuelle ou globale. C'est-à-dire s'appuyant sur des actions individuelles, des émeutes ou des attaques organisées. Sans oublier l'appui de tirs de roquettes du Hamas et du Jihad islamique depuis Gaza. Sur ce front spécifique, Israël a fait apparemment parvenir, via l'Egypte, un avertissement aux organisations palestiniennes sur l'imminence d'une nouvelle opération militaire massive, si les tirs devaient continuer ou s'intensifier.
Cela signifie que les dirigeants israéliens doivent maintenant trouver un point d'équilibre qui rétablisse au moins une partie de leur dissuasion, avant que d'autres événements, programmés ou spontanés, ne fassent pencher la balance vers la confrontation. Et sachant que l'opération Gardien des Murailles de mai dernier n'a pas atteint les objectifs fixés, la situation pourrait basculer très rapidement.
Pascale Zonszain
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