L’enseignante et essayiste Barbara Lefebvre était ce vendredi matin au micro d’Ilana Ferhadian dans le Morning de Radio J à 8h30. Elle est revenue sur les déclarations choquantes d’Eric Zemmour sur les victimes des attentats de l’école Ozar Hatorah.
En pleine promotion de son ouvrage La France n’a pas dit son dernier mot, qui sort ce mois ci en librairies, Eric Zemmour était invité le week-end dernier sur le plateau d’On est en direct présentée par Laurent Ruquier. Face à l’animateur et à la journaliste Léa Salamé, il répond alors à une question sur un passage équivoque de son livre : sa comparaison entre l’enterrement des victimes juives de l’école Ozar Hatorah en Israël, et celui de leur bourreau en Algérie. Des propos qui ont suscité de vives réactions. « Le plus important chez Zemmour ce n’est pas ce qu’il dit, c’est ce qu’il écrit car il ne peut pas dire qu’il n’a pas réfléchi. Quand il est devant ses mots, il dit qu’on ne l’a pas compris. Mais c’est clair : il met en parallèle le bourreau et les victimes sur leur lieu d’inhumation et affirme que ce lieu d’inhumation témoignerait d’un sentiment de non appartenance à l’identité nationale."
Une polémique qui fait écho à celle des prénoms qui fait beaucoup parler la semaine passée. "Pour Eric Zemmour, les juifs qui donnent à leurs enfants des prénoms hébraïques ou à consonance israélienne ne font pas d’eux des Français à part entière", a expliqué Barbara Lefebvre.
Des propos qui interrogent sur les limites de l’ancien chroniqueur de CNews. Pour l’enseignante, Eric Zemmour n’a plus de limites. « Il en avait tant qu’il était cadré par ses émissions TV grâce aux instances de contrôle, les saisines de justice, ou encore par le cadre éditorial de son ancienne maison d’édition Albin Michel. L’auto-édition de son dernier livre, c’est son choix, et il y trouve une forme de liberté. C’est un livre qui a été moins contrôlé car dans les maisons d’édition c’est un avocat qui relit les ouvrages avant d’être publié pour éviter tout scandale. Dans ce livre, on voit que le naturel revient au galop, et on trouve des propos qui n’auraient jamais été tenus si il avait été publié dans une maison d’édition", a-t-elle affirmé.
Les réflexions d’Eric Zemmour peuvent amener à se poser la question d’un antisémitisme. Pour Barbara Lefebvre, la réponse est claire. "Non, il n’est pas antisémite mais il a cependant dans son entourage des personnes au passé antisémite évident, notamment des anciens du journal d’extrême droite Rivarol".
L’essayiste Barbara Lefebvre a souligné que la façon dont les médias mettent en avant les propos d’Eric Zemmour lui donnent l’occasion de diffuser ses idées. « La mauvaise publicité c’est de la publicité quand même. Plus on parle de lui, plus il va vendre des livres. Les journalistes s’ennuient car les visages des candidats de la campagne présidentielle sont déjà connus. On s’imagine un scénario à la Baron Noir avec un personnage qui va venir tout chambouler. Je fais le pari qu’ils vont se lasser, lorsque l’on parle toujours du même sujet on se lasse, Zemmour ne parle que d’un seul thème : l’immigration et l’identité. Le reste ne l’intéresse pas. »
Alexandra Senigou
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