Dans sa chronique mardi 14 septembre à 7h06 dans le Morning de Radio J au micro d’Ilana Ferhadian, le directeur exécutif d’Elnet France est revenu sur le discours du Premier ministre israélien, Naftali Bennett, à la 76e Assemblée Générale de l'ONU à New York.
Lundi 27 septembre, Naftali Bennett, Premier ministre israélien, faisait son premier discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies. Ce rendez-vous constituait pour lui une étape très importante pour asseoir sa légitimité de chef de gouvernement en Israël comme à l’étranger. En effet, depuis son élection en juin, il a cherché à se démarquer de son prédécesseur Benyamin Netanyahou, dont l’objectif principal en politique étrangère était d’affronter et de contenir l’Iran. Pas facile alors de passer après Bibi, orateur hors pair de l’avis général.
A la tribune des Nations Unies, Naftali Bennett a consacré la première moitié de son allocution à la lutte contre la pandémie du coronavirus, puis il a évoqué dans un deuxième temps la menace que constituait l’Iran. « Au cours des dernières années, l’Iran a fait un grand bond en avant dans son programme de recherche et développement nucléaire, dans sa capacité de production et dans son enrichissement », a-t-il déclaré, appelant la communauté internationale à prendre de nouvelles mesures. La République islamique a franchi « toutes les lignes rouges » tandis que le Liban, l’Irak, la Syrie, le Yémen et d’autres pays, qui sont tombés sous l’influence iranienne, sont désormais des États en faillite. Bennett a également rappelé au monde que le nouveau président iranien, Ebrahim Raisi, était un voyou brutal qui, à l’époque révolutionnaire, était chargé de la pendaison de masse des dissidents politiques.
Le Premier ministre israélien n’a pas évoqué la question palestinienne. Une omission calculée, rendue possible par la remarque du Président américain Joe Biden au début du mois selon laquelle, en ce qui le concerne, la solution au conflit était lointaine. Il avait alors clairement indiqué qu’il ne voulait pas s’impliquer. Naftali Bennett y a vu une opportunité de dissocier Israël de la question de « l’État de Palestine ». Israël, a-t-il dit aux délégués « est une société normale et démocratique où les civils veulent élever leurs enfants en paix, mais sont parfois appelés à se défendre contre des ennemis ».
Il a également été encouragé par l’échec de Durban IV, boycottée par 38 pays pour son antisémitisme et son antisionisme. « Le monde en a assez, a déclaré Bennett. Combattre la seule démocratie du Moyen-Orient ne vous rend pas moralement supérieur ou « éveillé ».
Pourtant, quelques jours plus tard, dimanche 3 octobre, les ministres israéliens de la Santé, Nitzan Horowitz, et de la Coopération régionale, Issawi Freij, ainsi que la députée Michal Rozin, tous de la formation de gauche Meretz, membre du nouveau gouvernement de coalition israélien se sont rendus à Ramallah pour rencontrer Mahmoud Abbas, affirmant ainsi leur soutien « à la solution à deux États », une Palestine indépendante et viable aux côtés d’Israël, et la nécessité de « coopérer pour établir des ponts et la confiance » entre Israéliens et Palestiniens, selon une agence officielle.
Le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid a averti lors d’une réunion de Yesh Atid que le budget de l’État n’avait pas encore été adopté et que les élections pourraient toujours être automatiquement déclenchées s’il n’était pas adopté avant la date limite du 14 novembre. « Nous avons tous la responsabilité d’éviter les conflits inutiles et de maintenir la coalition ensemble », a-t-il déclaré. « Ce gouvernement est un miracle fragile. Sans passer le budget, nous n’avons pas de gouvernement, et personne ne réalisera ses rêves. Alors ne commencez pas à vous battre sur Twitter. Cela n’en vaut pas la peine. »
Depuis qu’il est au pouvoir, Naftali Bennett se montre très prudent, évite les confrontations publiques et prône l’unité. Conscient que son gouvernement est fragilisé par une coalition hétéroclite, doit mettre de côté les sujets qui fâchent.
Arié Bensemhoun
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