Quelles relations israélo-allemandes après Merkel ?

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Quelles relations israélo-allemandes après Merkel ?
(Crédit: DR)

Passage à Yad Vashem, réunion extraordinaire du gouvernement en son honneur, remise d'un doctorat honoris causa du Technion, pour la dernière visite es qualité de la chancelière allemande le 10 octobre, Israël tient à marquer l'événement. Depuis 2005, les dirigeants israéliens ont pu compter sur Angela Merkel pour maintenir intacte l'alliance entre les deux pays. C'est sous sa direction que la CDU s'était engagée par l'accord de coalition de 2008 à la sécurité de l'Etat d'Israël. Une déclaration inédite qu'aucun des gouvernements précédents n'avait jamais formulée dans sa feuille de route politique. Et Angela Merkel avait réitéré cet engagement lorsqu'elle avait été, la même année, le premier chef de gouvernement allemand à s'exprimer devant la Knesset. Elle avait alors rappelé que l'engagement de l'Allemagne pour la sécurité d'Israël était une partie de sa raison d'être. Et la chancelière a réaffirmé à plusieurs reprises la responsabilité éternelle de l'Allemagne pour les crimes de la Shoah.

C'est cette culpabilité de l'Allemagne qui l'a conduite à fournir à Israël une partie de son armement pour la défense de ses frontières et de sa population, notamment les sous-marins qui constituent un pivot de son dispositif stratégique et qui servent aussi à protéger ses champs gaziers en Méditerranée. Cela dit, Angela Merkel n'a jamais caché ses désaccords politiques avec Israël, principalement sur la construction dans les implantations, mais sans soutenir de mesure de rétorsion contre Jérusalem.

Cette constante dans le positionnement de l'Allemagne à l'égard d'Israël a jusqu'à présent été partagée indifféremment par les deux grands partis de pouvoir, la CDU comme le SPD. Mais c'est probablement Angela Merkel qui l'a exprimée avec le plus de force, en tout cas depuis Adenauer. Le prochain chancelier qui siègera à Berlin sera-t-il aussi déterminé ? C'est évidemment une question que l'on se pose à Jérusalem. Moins par la personnalité des dirigeants potentiels, selon que les conservateurs ou les sociaux-démocrates parviendront à former la nouvelle coalition. Le CDU Armin Laschet ou le SPD Olaf Scholz ne sont ni l'un ni l'autre suspects de réserve ou d'hostilité à l'égard d'Israël. Ils sont dans la continuité de leurs partis respectifs. D'ailleurs, il ne faut pas oublier que le gouvernement sortant est lui aussi un gouvernement de coalition, dont le ministre des Affaires étrangères est un élu du SPD. Et Heiko Maas était venu en personne manifester sa solidarité avec Israël alors que le pays était sous le feu des roquettes du Hamas en mai dernier.

Deux éléments sont en revanche plus incertains. D'abord la nature de la future coalition allemande. Si le parti des Verts entre au gouvernement, sa position à l'égard d'Israël pourrait être moins bienveillante, en ce qui concerne les implantations mais aussi peut-être la poursuite des ventes d'armes à Israël. Ce qui amène à la deuxième inconnue, celle du changement de génération. Si les leaders des deux grands partis sont de la même génération qu'Angela Merkel, en revanche le Bundestag sorti des législatives de septembre compte un tiers de députés âgés de moins de 40 ans. Autrement dit, une classe d'âge qui se sent peut-être moins marquée par la culpabilité historique de ses ainés. Le changement n'est donc certainement pas pour tout de suite. Mais Israël doit commencer à y songer.

Pascale Zonszain

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