C’est une audience qui a été aussi consacrée mardi aux témoignages de victimes prises en otage par les terroristes Djihadistes et leurs récits hallucinant de la mort en face. On va en dire un mot bien sur mais auparavant, et c’était le début de cette journée d’audience, vous parler de ce document et ce témoignage d’un journaliste du Monde. La Cour a accepté de diffuser une vidéo prise d'un immeuble en face du Bataclan.
Une vidéo, un extrait de 6 minutes, filmée depuis le 2e étage d'un immeuble en face du Bataclan va être diffusée pendant le témoignage d'un riverain. Des images "très fortes" rappelle le président Peries toujours attentif et délicat avec les victimes, qui invite d’ailleurs les parties civiles qui le souhaitent à quitter la salle lors de sa diffusion.
Les télévisions avaient déjà passé quelques extraits mais là ce sont 6 minutes auxquelles ont droit la cour, les avocats , les journalistes et les parties civiles. "Ces images, même avec le recul des années, me hantent encore"
La cour a donc visionné les images filmées par le journaliste Daniel Psenny. Des images particulièrement dures qui ont glacé la salle, des rescapés du Bataclan ont quitté la salle.
Sur ces images, on peut voir les portes des issues de secours du Bataclan. D’ou sortent des dizaines de spectateurs. Certains s'écroulent juste devant les portes, d'autres enjambent les spectateurs . Comme le décrit le journaliste à la barre, ce sont des "grappes d'hommes et de femmes" qui en sortent.
Sur la façade du bâtiment, on voit une femme enceinte qui se retient à bout de bras qui tente d'échapper aux terroristes. On l'entend même supplier qu'on lui vienne en aide. Un homme hurle "Oscar, Oscar" à la recherche de son fils. On voit également des personnes traînant au sol des blessés pour tenter de les éloigner de salle du Bataclan. "Même 6 ans après c'est très dur de revoir ça, je suis choqué par ces images que j'ai moi-même filmées", nous dit Daniel Psenny.
Les fenêtres de son appartement donnent sur les issues de secours du Bataclan. Ce soir du 13 novembre 2015, il travaillait chez lui quand il a entendu "comme des claquements secs qui ressemblaient à des bruits de pétards".
De sa fenêtre, il a filmé "un instant décisif", un "instant qui m'a saisi par sa barbarie", dit il .
Daniel veut aider , peut être sauver des spectateurs .Il va quitter tout de suite son appartement pour descendre dans le passage Amelot où de nombreuses personnes sont étendues sur le sol . Daniel se dirige vers un homme le seul pour lequel il n'est pas obligé de traverser le passage.
Daniel explique qu’il était "salement touché par plusieurs balles aux jambes, je l'ai tiré dans le hall de mon immeuble". A ce moment-là, Daniel Psenny a ressenti une violente douleur dans le bras gauche, il venait d'être atteint par une balle tirée du premier étage à la fenêtre par l'un des terroristes qui jubile comme ils le font aussi dans la salle
"Si je tombe, je meurs, si je reste debout, je reste vivant, je suis resté debout", témoigne le journaliste qui dit avoir été "épargné par miracle" de ce 13-Novembre.
Voila pourquoi il peut dire devant la Cour: "J'ai été témoin, acteur, victime et miraculé." Et c’est si vrai. L’homme 64 ans aujourd’hui a été d’ailleurs aussi été reconnu comme victime. Il a forcé l’admiration à la barre. Son témoignage fera date.
C’est d’abord David Fritz Goenpinger qui témoigne ; Il a 23 ans en 2015 et avait rejoint ses amis au Bataclan .Les jeunes se trouvaient sur le balcon quand le concert des Eagles débute . Lui va aux toilettes . C’est la grosse ambiance , tout va bien "Quand j’ai terminé , j’entends des coups de feu , je comprends vite que ce sont des tirs de kalachs."
David, après un mouvement de foule, se retrouve sans ses amis . Il fonce vers le couloir, une femme enceinte lui demande si elle peut sauter par la fenêtre. Il tente alors de se hisser sur le toit. Pendu à une barre en métal le long de la façade, un homme vient à côté de lui. "Je me dis que je vais mourir là soit d'une balle, soit de la chute, mais je dis au mec à côté de moi qu'après on ira boire une bière", dit il drôlement.
Mais Ismaël Mostefaï, l'un des terroristes les plus cruels, passe la tête par la fenêtre. "Il dit: "Descendez de là et si vous êtes pas tout seul je vous tue."
"Je comprend rien à part que je vais mourir", nous explique David qui va être témoin d’une négociation surréaliste avec les forces de sécurité. Délirants, improvisants , les terroristes demandent une lettre de retrait de la Syrie signée par François Hollande. C’est Mostefai qui mène ces drôles de négociations sans buts véritables mais il menace de tuer les otages si Sebastien , son ami , ne se fait pas le porte-voix des terroristes .
Gregory Zervolov , lui aussi racontera comment il a été braqué par le tueur alors qu’il feignait d’être mort . "Debout , debout , pourquoi tu prends tes affaires , tu vas mourir. Gregory nous dit que Mostefai prend plaisir à abattre les gens dans la fosse "ils parlent entre eux , visent et tirent comme dans un jeu vidéo. La prise d’otages se poursuit par l’utilisation des spectateurs qui se font portes paroles "n’intervenez pas !!!! Crie t -il aux forces spéciales; Il craint d’être massacré par l’explosion de la ceinture du terroriste. "On a vingt otages des kalachs , des ceintures explosives, on va tout faire sauter", dit Gregory obligé.
Agat l’autre terroriste est nerveux , agité mais l’assaut est donné soudainement pour l’effet de surprise ». C’est un déluge de feu, Mostefai vide son chargeur en direction de la porte et du bouclier des forces spéciales . Les otages sont sauvés mais en état de choc; Dehors les secouristes disent à Gregory et Caroline son amie "mais ça va, vous n’avez rien, il n’ y a pas eu de prise d’otages au Bataclan", conclue notre otage miraculé de ce jour d’audience du procès du "13/11/15".
Michel Zerbib
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