La Porte de Damas, le nouveau point de tension de Jérusalem

Israël.

La Porte de Damas, le nouveau point de tension de Jérusalem
(Crédit: police israélienne)

Cela fait plusieurs jours que les abords de la vieille ville de Jérusalem sont de nouveau dans l'actualité. En début de semaine, des accrochages y ont opposé des manifestants arabes aux policiers et gardes-frontière près de la Porte de Damas. Et plusieurs autobus ont été caillassés. Plusieurs passagers ont été légèrement blessés par les jets de pierre et les vitres brisées. Plus d'une vingtaine d'émeutiers, tous des mineurs, ont été interpellés. Mais ces incidents ne sont pas des phénomènes isolés. Au printemps dernier, dans les semaines qui avaient précédé l'opération Gardien des Murailles contre les bombardements de roquettes tirées par le Hamas depuis la Bande de Gaza, les heurts étaient déjà quotidiens. La Porte de Damas est avec la Porte de Jaffa le principal accès à la vieille ville. La Porte de Damas est bordée au nord par le quartier de Sheikh Jarrah, qui lui aussi avait été le théâtre de violents accrochages et elle est surtout utilisée par la population arabe de la ville, pour qui elle est aussi un point central entre les quartiers modernes et ceux de la vieille ville et une des voies les plus empruntées pour se rendre sur les mosquées du Mont du Temple. C'est aussi un lieu de rencontre et de passage, notamment avec les escaliers qui descendent de la route vers les murailles et qui drainent toujours beaucoup de monde, en particulier le soir durant le mois du Ramadan.

Et la Porte de Damas est devenue un véritable symbole de contestation pour la jeunesse arabe de Jérusalem. Il ne se passe pratiquement pas un jour sans que des vidéos et des photos soient postées sur les réseaux sociaux, et en particulier sur la messagerie Telegram, pour rendre compte du moindre événement, d'un simple contrôle d'identité à une arrestation ou même le passage d'un fidèle juif venant d'un quartier orthodoxe voisin pour aller prier au Kotel. Chaque nouveau post ou story est l'occasion d'attiser les tensions, sans que l'on puisse vraiment prévoir ce qui mettra le feu aux poudres. Il y a quelques jours c'était à l'occasion de la fête du Prophète. Un peu plus tôt, c'était des travaux de la municipalité près d'un cimetière musulman, qui ont d'ailleurs été interrompus sur ordre du tribunal. Mais les émeutes peuvent aussi prendre n'importe quel autre prétexte, comme la récente injonction d'éloignement annulée par le tribunal d'instance concernant un Juif qui avait prié à Kippour sur l'esplanade du Mt du Temple.

Comme c'était déjà le cas au printemps dernier, le mouvement est horizontal. C'est-à-dire que les réseaux sociaux sont alimentés par les utilisateurs eux-mêmes et pas dans une campagne dirigée ou téléguidée par le Hamas ou le Jihad islamique. Les organisations palestiniennes récupèrent le mouvement ou l'amplifient, mais ce ne sont pas elles qui le déclenchent. Si le slogan "Al Aqsa en danger" inventé par le Mouvement islamique arabe israélien fonctionne toujours, c'est la Porte de Damas qui est en train de devenir le symbole de la jeunesse arabe de Jérusalem.

Pascale Zonszain

pzoom221021

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