J'ai choisi de parler de la vitamine D d’abord pour cette raison climatologique mais également car de nouvelles recommandations viennent d’êtres édictées et doivent par conséquent être respectées pour profiter au mieux de cette vitamine totalement indispensable mais dont la carence concerne plus de la moitié de la population française.
Elle est principalement synthétisée par la peau sous l’action des rayons UVB du soleil. Ceux-ci vont devenir rares et pas suffisamment efficaces les mois d’hiver. Ce qui n’est pas sans conséquences pour la santé en général et celle du squelette en particulier. La vitamine D intervient en effet dans les mécanismes de fixation du calcium et du phosphore, ce qui favorise la croissance, prévient le rachitisme et ultérieurement l’ostéoporose, réduit le risque de fractures. Elle est également immunostimulante, ce qui en fait un allié précieux en période froide ou pandémique. Elle favorise les fonctions cardio-vasculaires et pulmonaires, aide à combattre la dépression, réduit les pathologies gravidiques (pré-éclampsie, diabète gestationnel). Et elle pourrait dit-on protéger les fonctions cognitives du vieillissement et freiner ainsi l’évolution de la maladie d’Alzheimer.
Elle est le plus souvent silencieuse mais elle peut entraîner des crampes, des douleurs osseuses, de la déprime, une sécheresse de la peau et évidemment le rachitisme ou des fractures si le déficit est chronique.
Ca reste un souvenir très amer, cette potion hebdomadaire. Cette pratique est toutefois à présent abandonnée car cette huile, riche en vitamine D, l’est également en vitamine A, qui elle, est toxique pour le cerveau et le foie, lors d’administrations prolongées. Nous préconisons maintenant une supplémentation en vitamine D seule. Mais il m’arrive d’ouvrir une boîte de foie de morue pour les manger sur une tartine croustillante Wasa. Peut-être par nostalgie !
Des aliments contiennent de la vitamine D mais pas seulement le foie de morue. Le lait et les produits laitiers, les champignons, l’œuf, le foie de veau, les poissons gras (anchois, hareng, maquereau, saumon, thon) en contiennent mais en quantités insuffisantes. La supplémentation est donc indispensable au moins 6 mois de l’année.
Elle se réalise sous deux formes : - Des apports quotidiens d’environ 1200 UI d’une vitamine D3 naturelle, solution plus logique que des ampoules plus concentrées (50000, 70000, 100000 UI), apportées de loin en loin (1 mois, 6 semaines, 2-3 mois), donc plus faciles à prendre pour ceux qui n’aiment pas les prises journalières mais moins bien absorbées. Certains médecins conseillaient une ampoule orale tous les 2 ou 3 mois, nous savons maintenant qu’un intervalle supérieur à 1 mois est trop long. Les nouvelles recommandations sont d’une ampoule par mois, dosée à 50000 UI, d’octobre à mai pour la population générale et toute l’année pour les personnes à risques (âgées, dépendantes, qui ne s’exposent jamais au soleil ou qui ont une peau très pigmentée). Les ampoules plus dosées, 70 et 100 000 UI, sont réservées aux personnes en surpoids ou obèses.
Il est inutile pour la majorité des patients de doser la vitamine D dans le sang avant de la prescrire. Uniquement chez les personnes qui souffrent d’ostéoporose : un dosage sanguin lors de l’institution du traitement et 6 mois plus tard pour vérifier l’efficacité de la supplémentation.
Non, aucun danger ni effet indésirable aux doses que nous préconisons. Des intoxications sont survenues ailleurs (principalement aux USA) lors d’ingestions massives mais avec des produits trop dosés, prescrits trop longtemps.
L’importance que nous accordons à cette vitamine qui fait partie intégrante de nos recommandations-santé hivernales d’autant que son déficit est facile à combler, peu coûteux et sans risques… Alors si vous ne devez prendre qu’une seule vitamine actuellement, c’est vraiment celle-là.
Docteur Serge Rafal
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