Le sénateur Ted Cruz l’a déclaré lors d’une audition au Sénat le jour de l’anniversaire de l’attentat antisémite contre la synagogue « Tree of Life » de Pittsburg.
Les sénateurs républicains se sont concentrés sur un récent mémo indiquant que le ministère de la Justice allait enquêter sur « le harcèlement, l’intimidation et les menaces de violence » visant les conseils d’administrations scolaires.
De multiples incidents de saluts nazis lors de réunions de commissions scolaires ont été signalés ces derniers mois, alors que les commissions scolaires sont devenues un champ de bataille pour les mesures de prévention du COVID-19. Comme en France ou ailleurs, les analogies avec la Shoah se sont imposées parmi les détracteurs de ces mesures outre-atlantique. En août, la police a expulsé un homme d’une réunion du conseil scolaire de Birmingham, dans le Michigan, pour avoir fait un salut nazi et crié « Heil Hitler » afin de protester contre le port d’un masque par les élèves.
Cet incident était cité parmi d’autres dans une lettre de la National School Board Association, qui qualifiait ces incidents de « terrorisme intérieur ». L’association s’est ensuite excusée d’avoir utilisé ce terme, que certains législateurs républicains ont cité comme preuve que l’examen par le ministère de la Justice de la violence lors des réunions des conseils scolaires n’est qu’un effort pour faire taire les critiques des parents sur les règles liées au COVID-19.
« Mon Dieu ! Un parent a fait un salut nazi à un conseil d’administration scolaire parce qu’il pensait que les politiques étaient oppressives », a crié Cruz au procureur général Merrick Garland, qui répondait à une série de questions des sénateurs mercredi.
Pour Ted Cruz, la surveillance des réunions des conseils d’administrations n’est pas justifiée. Il se retranche derrière le « free speech ». Il a donc même demandé au procureur général Merrick Garland qui est juif : « Faire un salut nazi à un élu, est-ce protégé par le premier amendement ? »
« Oui, ça l’est », a répondu Garland, puisque c’est légal aux Etats-Unis.
(Le mémo de Garland n’a pas utilisé le terme ni énuméré d’incidents spécifiques).
Un certain nombre de dirigeants d’organisations juives et de spécialistes de la Shoah se sont opposés aux métaphores nazies pour décrire les tensions politiques actuelles, affirmant que cela diminue la Shoah.
« Les saluts nazis peuvent être protégés par la liberté d’expression, mais cela ne signifie pas qu’ils ne sont pas des symboles offensifs de haine », a déclaré l’American Jewish Committee dans un tweet en réponse à Cruz. « Les défendre à tout moment, et encore moins lors de l’anniversaire de la fusillade de la synagogue Tree of Life, est profondément insensible et inapproprié. »
ES
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