Israël prépare sa défense civile au prochain conflit

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Israël prépare sa défense civile au prochain conflit
(Crédit: unité du porte-parole de Tsahal)

Ce n'est pas la première fois qu'Israël teste sa réactivité sur des attaques contre sa population, mais c'est la première fois qu'elle engage autant d'acteurs différents. Et tout d'abord la Direction d'Urgence Nationale, un organisme qui dépend du ministère israélien de la Défense et qui a été créé après la guerre du Liban de 2006. A l'époque, les bombardements massifs du Hezbollah avaient mis en lumière la réponse insuffisante pour le traitement des blessés et l'intervention sur les sites bombardés. Mais depuis, la Direction d'Urgence Nationale avait été laissée à l'écart, consultée surtout sur des aspects stratégiques. Cette fois, c'est donc différent. Et ce, à cause d'un développement majeur : les émeutes survenues en mai dernier dans les villes à population mixte, parallèlement à la confrontation avec le Hamas de l'opération Gardien des Murailles. On se souvient que dans les premiers jours des émeutes à Lod et à Jaffa, les forces de l'ordre avaient été rapidement dépassées et que la violence s'était propagée en conséquence. Il faut donc un organisme qui puisse avoir une vue d'ensemble des problèmes et gérer la répartition des forces d'intervention.

L'exercice qui a débuté dimanche et qui se poursuivra jusqu'à jeudi met donc à contribution la Direction d'Urgence Nationale, qui opèrera aux côtés du commandement de Tsahal pour la défense civile, le Pikoud Haoref, et qui aura pour mission de superviser et de coordonner au niveau national les interventions de la police, des gardes-frontière, mais aussi des services de secours. En cas d'attaque sur plusieurs fronts, nord par le Hezbollah et sud par le Hamas, il faudra aussi veiller à ce que des émeutes dans les localités arabes israéliennes ne dégénèrent pas en affrontement civil et qu'elles ne paralysent pas le fonctionnement du pays, et ne perturbent pas la circulation. Il faudra donc gérer des violences intérieures en même temps que des bombardements et attaques extérieurs en veillant à ce que tout le système puisse continuer à fonctionner.

Car la simulation comprend aussi des évacuations massives sur les localités frontalières face aux tirs du Hezbollah en provenance du sud-Liban. On évalue à 2.000 par jour le nombre de missiles et de roquettes que peut tirer la milice chiite contre Israël, sans compter les tirs de haute précision qui pourront toucher des installations stratégiques, des sites abritant des substances chimiques, et aussi des tirs de gaz toxiques, que les services du Pikoud Haoref devront identifier le plus vite possible. L'exercice testera aussi les capacités d'organisation des services de secours et des hôpitaux en cas de saturation par afflux de blessés et de nécessité de transférer des patients vers le centre du pays. Et simulera aussi des dommages sur des infrastructures, comme des coupures de courant massives.

De récents rapports, émanant notamment du Contrôleur de l'Etat ont pointé des insuffisances dans la préparation de l'arrière et en particulier le manque d'abris anti-bombardement ou leur incompatibilité avec un séjour prolongé. Autant d'aspects qui devront être pris en compte dans cette simulation nationale, l'une des plus importantes jamais réalisées en Israël, mais qui se révèle cruciale face à la multiplication des menaces contre sa population civile.

Pascale Zonszain

pzoom011121

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